Après les décisions prises par le gouvernement lors de la dernière tripartite, l’intersyndicale a décidé de monter d’un cran dans la protestation, après le refus du Premier ministère de donner suite à la demande d’audience déposée depuis plus de deux mois. Les syndicats autonomes se réuniront aujourd’hui au siège du Snap à Garidi (Alger), pour arrêter le plan d’action à mettre en œuvre en réponse à la décision du gouvernement de maintenir l’examen de l’avant-projet de révision du code du travail et la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge. «Nous allons discuter de la riposte à apporter à la décision du gouvernement de faire passer les amendements du code du travail et de maintenir la suppression de la retraite sans condition d’âge sans que les syndicats autonomes soient associés», précise Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Mise en place depuis juin dernier après les décisions prises par le gouvernement lors de la dernière tripartite, l’intersyndicale regroupant une quinzaine de syndicats de différents secteurs a décidé de monter d’un cran dans la protestation, après le refus du Premier ministère de donner suite à la demande d’audience déposée depuis plus de deux mois. «Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n’a pas répondu à notre demande d’audience déposée en juin. Nous constatons que le dialogue engagé par le gouvernement avec un seul partenaire, à savoir l’UGTA, est à sens unique, alors que des syndicats autonomes ont des propositions à faire sur les sujets qui engagent tous les travailleurs», explique M. Amoura. Réuni en session extraordinaire, comme l’a exigé l’intersyndicale, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) a mandaté son bureau national pour proposer des «actions de protestation concertées». «Lors de la dernière réunion le 30 juillet, on s'est mis d'accord sur le principe de tenir les conseils nationaux pour chaque organisation afin de finaliser un plan d'action au nom des syndicats autonomes. L'engagement du SNPSP dans cet espace syndical repose sur le principe de la solidarité pour la défense des libertés syndicales, la préservation des acquis et des droits de tous les travailleurs et dans tous les secteurs», résume le docteur Lyes Merabet, président du SNPSP, confirmant que la retraite, le nouveau code du travail (plutôt pénal pour l'exercice syndical) et la présence des syndicats autonomes dans tous les espaces du dialogue que proposent les pouvoirs publics sont au cœur des discussion de la huitième réunion de l’intersyndicale. D’ores et déjà la protestation est privilégiée. Dans un communiqué rendu public hier, à l’issue de son conseil national réuni en session extraordinaire jeudi, l’Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a décidé d’entrer en grève sans donner de date, qui doit être fixée «en concertation avec les autres partenaires» syndicaux. L’Unpef a dénoncé, dans son communiqué signé par son président Sadek Dziri, l’«hémorragie méthodique et programmée» provoquée par la décision de la tripartite d’annuler le décret présidentiel 93-13 sur la retraite proportionnelle et sans condition d’âge. Le syndicat, qui a organisé sa réunion extraordinaire de son conseil national au lycée Djaber Ben Hayen à M’sila, demande au gouvernement d’annuler sa décision et de permettre aux employés de l’éducation de retirer leurs demandes de départ à la retraite. L’Unpef exige la protection du pouvoir d’achat, menacé par l’inflation et la hausse des prix. Il n’a pas manqué d’étriller la ministre de l’Education nationale au sujet des nouveaux manuels de deuxième génération.
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