lundi 24 avril 2017

Leçons d’une mobilisation

Le 37e anniversaire du 20 Avril 1980 a été marqué, cette année, par la marche du MAK qui a drainé des milliers de personnes à Tizi Ouzou. Une «démonstration de force» que les organisateurs mettent à l’actif d’un travail de terrain mené depuis des années pour «les idéaux du MAK». Toutefois, les partis «traditionnels» dans la région, à savoir le RCD et le FFS, estiment que cette mobilisation est liée à la symbolique du 20 Avril. Sur ce, Bouaziz Aït Chebib, ancien président du MAK, dira que «la marche, que nous avons organisée à Tizi Ouzou, a consacré la fraternité et la cohésion de la Kabylie». Pour lui, «cette forte mobilisation est le fruit des années de lutte et de militantisme durant lesquelles les cadres et militants du MAK ont sillonné toute la Kabylie pour semer les graines de la liberté et de l’espoir». «Encore une fois, la Kabylie s’est exprimée en faveur de sa souveraineté», a-t-il ajouté. M. Aït Chebib condamne «fermement l’empêchement et la répression de la marche du 20 Avril à Bouira». «Je tiens à rendre un vibrant hommage aux militants qui ont fait preuve de courage, de détermination et de dignité en faisant face à l’impressionnant dispositif déployé par le régime», a-t-il souligné. Hocine Azem, vice-président du Congrès mondial amazigh, également militant du MAK, voit les choses de la même manière puisque, selon lui, «si Avril 1980 a reconfiguré le combat identitaire amazigh en Afrique du Nord, cette fois-ci, la Kabylie a reconfiguré la dynamique des peuples amazighs pour leur liberté et leur autodétermination. Je veux dire aussi que ceux qui ont marché jeudi dernier, l’ont fait pour les idéaux du MAK, pas pour autre chose. Le 20 Avril est une date historique et un repère pour les Kabyles», a-t-il précisé. Par ailleurs, du côté des partis politiques, Mohamed Ikherbane, ancien sénateur du RCD, relève que «les citoyens marchent le 20 avril même s’ils ne partagent pas forcément les mêmes positions avec une sensibilité politique ou un mouvement quelconque. D’ailleurs, pour ne pas susciter l’amalgame avec les autres marcheurs, nous avons préféré appeler à des actions de rue en dehors des dates symboliques. Nous avons organisé une marche le 22 avril et nous avons enregistré une forte mobilisation qui a démontré, une nouvelle fois, l’attachement des citoyens aux valeurs défendues par notre parti. Donc, si un parti ou mouvement veut mesurer sa capacité de mobilisation, il doit appeler à des marches en dehors des dates symboliques», a-t-il dit. Farid Bouaziz, fédéral du FFS à Tizi Ouzou, a souligné, pour sa part, que «pour nous, la marche du 20 Avril reste celle du combat identitaire. D’ailleurs, il n’y avait pas que les militants du MAK qui ont pris part à l’action de jeudi dernier. Il y avait même des militants des partis politiques, ceux du MCB et les étudiants de l’université Mouloud Mammeri, qui est un repère historique des événements d’Avril 1980».   Par ailleurs, Saïd Boukhari, ancien animateur du MCB, explique que «les militants du MAK étaient en force» lors de la marche de jeudi dernier à Tizi Ouzou. Mais cela, a-t-il affirmé, «ne diminue en rien la participation d’anciens militants de différentes tendances politiques, étant donné que le problème identitaire et démocratique reste toujours posé dans notre pays». «C’est la marche de la jeunesse aussi. Elle est avide d’expression. Aussi, on doit savoir que les gens commémorent le 20 Avril par devoir de mémoire. Il est important de noter également que cette journée historique reste un moyen de contestation contre les pouvoirs publics qui ont muselé l’expression populaire et fermé tous les espaces au peuple algérien», a ajouté M. Boukhari.  

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