jeudi 27 juillet 2017

«Injustifiées et infondées»

Le groupe Haddad, qui indique que «l’avancement physique des travaux de ce projet a atteint 80% alors que le paiement n’est qu’à 30%, sollicite le règlement de 9 situations des travaux de la n°26 du mois de juin 2016 à la n°34 du mois de mai 2017, un montant total de 1 761 066 707,51 DA/TTC». Mis en demeure par le gouvernement, le groupe ETRHB appartenant au patron du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, sort de son mutisme. Il répond et donne des détails sur chaque projet ayant soulevé les griefs du maître d’ouvrage. Concernant la réalisation de la nouvelle ligne ferroviaire à voie unique (Relizane-Tiaret-Tissemsilt) sur 185 kilomètres, où il lui est reproché «l’arrêt des travaux sans motif valable, et où les pouvoirs publics lui demandent de renforcer le chantier en moyens humains et matériels, d’approvisionner le chantier en matériaux de construction et le respect des engagements contractuels», l’ETRHB affirme que «les travaux n’ont jamais été à l’arrêt et se déroulent même dans de bonnes conditions». Le patron du FCE indique que «les contraintes persistantes à ce jour entravent l’avancement des travaux. Il s’agit, selon lui, d’oppositions et déviations de réseaux au nombre de 337, soit 1.7 contrainte sur chaque 1,7 km». Pas seulement, l’ETRHB demande «la libération des études du lot Gares, en souffrance depuis leur date de remise, le 13 mars 2014, et des études de changement de tracés demandées par le maître de l’ouvrage pour contournement des contraintes techniques majeures et évitement des agglomérations urbaines sur un linéaire minimum de 31 kilomètres». Au-delà du volet technique, Ali Haddad livre également des précisions sur le volet financier du projet en question. L’ETRHB «sollicite le maître d’ouvrage pour le paiement des situations des travaux n°60 ; 61 ; 62 ; 63 et 64 déposées le 12 avril 2017, 11 mai 2017 et 12 juin 2017, et de la situation des révision des prix n°02 déposée le 8 mai 2017, d’un montant cumulé de 3 638 622 263,01 DA/TTC». A cela s’ajoute, précise Ali Haddad dans sa réponse, «une production stockée de 1 289 000 000,00 DA/TTC, soit un total 4 927 622 263,01 DA/TTC». Le patron du FCE a répondu également à la mise en demeure concernant les travaux de réalisation de la route reliant la ville de Bouinan à l’autoroute. Le maître d’ouvrage a émis les mêmes griefs à l’ETRHB qui lui a répondu en lui demandant de lever les contraintes ayant trait à l’opposition des riverains et le déplacement des réseaux afin de permettre l’achèvement des travaux. Le groupe Haddad, qui indique que «l’avancement physique des travaux de ce projet a atteint 80% alors que le paiement n’est qu’à 30%, sollicite le règlement de 9 situations des travaux de la n°26 du mois de juin 2016 à la n°34 du mois de mai 2017, un montant total de 1 761 066 707,51 DA/TTC». Il signale aussi que «les DOS d’arrêt, pour intempéries et contraintes, d’une durée de 11 mois, ordonnés par le maître de l’ouvrage ont engendré des immobilisations des moyens humains et matériels et des perturbations dans la programmation des travaux ayant fait subir à l’entreprise un impact financier estimé à 85 849 719,36 DA/TTC». A propos de l’étude de maturation de la réalisation de la ligne à double voie électrifiée Tlemcen-Akkid Abbas et Oued Tletat-Akkid Abbas, Ali Haddad affirme que les retards incombent au maître d’ouvrage. Selon les documents publiés dans la presse, le groupe a tout fait dans les règles après réception de l’ordre de service de démarrage des travaux en date du 20 mars 2013. Après avoir exécuté tous les travaux d’installation du chantier (bases de vie, carrière d’agrégats, centre de production), élaborés et déposés auprès du maître de l’ouvrage, l’étude de maturation du projet en date du 30 mars 2015, le groupement, soutient la même source, n’a été installé au niveau du projet qu’en date du 26 janvier 2017. Et «malgré l’installation tardive» du bureau de contrôle et de suivi (BCS), précise l’ETRHB, «ce dernier n’a approuvé, à ce jour, aucun dossier d’exécution permettant le démarrage effectif des travaux». Selon les documents publiés par le groupe de Ali Haddad, les situations des travaux d’un montant cumulé de 403 974 803,67 DA/TTC n’ont pas encore été encaissées. Mieux, le patron de l’ETRHB affirme que «le retard dans l’installation du BCS a causé un préjudice financier estimé à ce jour à 3 127 295 845,01 DA/TTC». Pour ce qui est de la réalisation de l’évitement de la ville de Boumerdès sur 4840 ml, l’ETRHB apporte un démenti formel à la mise en demeure qui lui a été adressée. Il indique que le projet a connu un arrêt continu de 58 mois par ordre de service n°01 du 31 décembre 2010 pour non-libération d’emprises et d’oppositions de riverains. L’ODS de reprise n’a été notifié à l’entreprise qu’en date du 12 octobre 2015. Informant que l’avancement physique des travaux est à 70% et que les travaux d’enrobé restants sont subordonnés à l’achèvement de l’ouvrage d’art en cours de réalisation par l’entreprise publique Sapta, le groupe de Ali Haddad réclame le paiement des situations des travaux n°03 d’un montant de 88 177 520,93 DA/TTC. L’ETRHB, qui pense que la mise en demeure concernant l’entretien des chemins communaux de la wilaya de Boumerdès n’a pas lieu d’être, indique que le projet est livré et exploité depuis juin 2013. La même source, qui souligne aussi qu’elle n’est pas responsable du retard qu’accuse la livraison du projet de doublement de la RN24 reliant Figuier à Oued Isser, il est dû aux ODS d’arrêts répétitifs, réclame le paiement des créances plus préjudice qui s’élèvent à 286 783 702,91 DA/ TTC. Le groupe Haddad met en évidence les mêmes contraintes en ce qui concerne le doublement de la route échangeur Est Bouira à Sour El Ghozlane lot n°03. Il précise que les travaux, objet du marché, ne sont jamais arrêtés sans motif valable. De même pour la réalisation de la rocade côtière entre Marsa Ben M’hidi et Ghazaouet. L’ETRHB «relance le maître de l’ouvrage pour l’approbation de l’avenant n°02 concernant les travaux supplémentaires introduit en date du 24 octobre 2016 et la délivrance de l’ordre de service de reprise des travaux, qui sont à l’arrêt à ce jour sur ordre du maître de l’ouvrage». Le patron du FCE considère en effet que toutes les mises en demeure qui lui ont été adressées sont «injustifiées et infondées».  

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