Des familles occupant au complexe téléphonique d’Algérie Télécom au 1er Mai (Alger) sont menacées d’expulsion. «Une famille vient d’être expulsée et se trouve dehors avec ses effets. Algérie Télécom, qui a réquisitionné la force publique, ne compte pas s’arrêter là. Il y aura des expulsions de tous les occupants, soit 26 familles», se désole un locataire trentenaire, fils d’un retraité des télécommunications. Attribués par le défunt ministère des PTT dès 1980 dans le «cadre socioprofessionnel», les logements de l’imposant complexe sont occupés par des résidents qui s’acquittaient de leurs loyers auprès du service des Domaines. Après la restructuration dans le secteur des télécommunications, l’immeuble d’habitation a été finalement transféré par les Domaines au patrimoine d’Algérie Télécom, qui a décidé de poursuivre en justice les occupants. «L’ancien PDG, Azouaou Mahmel, n’a pas toléré que la justice nous donne gain de cause après le litige qui nous a opposés sur le stationnement. La tutelle a alors décidé de récupérer tout le bien alors qu’elle s’est désistée de ses logements au profit des travailleurs au n°129 Asselah Hocine (Grande-Poste), à Kouba, au Ruisseau ou ailleurs», signale un résident. Les occupants ont demandé à l’ex-PDG d’AT d’étudier la situation des familles pour leur éviter de se retrouver à la rue si les décisions de justice venaient à être exécutées, lit-on dans une requête «urgente» adressées par les locataires à la ministre de la Poste, des Téléommunications, des Technologies et du Numérique, Houda- Imane Feraoun. D’après le document, dont El Watan détient une copie, il leur a été demandé de signer un engagement et, en contrepartie, l’ex-PDG, Tayeb Kebbal, s’est engagé «verbalement» à transmettre les dossiers des familles comprenant la décision de justice et «le négatif» au wali d’Alger pour un éventuel relogement. Mais à ce jour, l’administration de la wilaya n’a rien reçu de la part des services de l’opérateur. «Nous nous sommes rapprochés des services de la wilaya d’Alger. Il nous ont affirmé qu’ils n’ont rien reçu d’Algérie Télécom pour qu’ils puissent nous inscrire dans le programme de relogement au même titre que les retraités», constatent les signataires de la requête. L’intervention du président de l’APW et de députés n’a pas permis non plus d’arrêter les décisions d’expulsion ou permettre la prise en charge par la wilaya des familles. Déclarant ne pas s’opposer à la décision de la justice, les familles dans le désarroi réclament l’intervention de la ministre de la Poste et des Télécommunications pour surseoir temporairement à l’exécution de l’expulsion et aider les concernés auprès de la wilaya d’Alger afin de les reloger. «Si parmi nous il y a des gens qui ont des biens, c’est à l’administrateur de les identifier. Mais il y a d’autres familles de retraités ou de travailleurs décédés dans le besoin et qui n’ont pas où aller. La wilaya s’est engagée à nous prendre en charge. Il suffit d’un écrit d’Algérie Télécom pour que le problème soit définitivement réglé», expliquent les locataires.
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