jeudi 24 août 2017

La direction des affaires religieuses neutre face à la tariqa karkariya

Aucune mesure particulière n’a été prise concernant la tariqa karkariya et les autorités locales demeurent neutres, malgré le tapage médiatique autour de cette pratique religieuse. Interrogé hier en marge d’une réunion de l’exécutif de la wilaya d’Oran, le directeur des affaires religieuses et des wakfs, Amrouche Messaoud, a déclaré : «Nous, l’administration, ne sommes ni pour ni contre. C’est une voie soufie religieuse qui existe et ce sont des citoyens qui exercent un droit constitutionnel et nous ne voyons aucune menace ou illégalité. Tout ce tapage médiatique n’a pas de sens, des spécialistes ont commencé à en parler pour mieux expliquer les choses aux gens.» En revanche, notre interlocuteur a surenchéri en soulignant que la vraie menace d’ordre religieux est ailleurs. Il explique : «La surmédiatisation provient de milieux précis. Toutefois, il faut garder à l’esprit que nous devons d’abord lutter contre la pensée des takfiristes. Il s’agit de groupes qui ont de l’argent, des capitaux et dont le comportement et le discours servent les intérêts d’autres pays que l’Algérie. La presse et les intellectuels devraient d’abord se mobiliser et réagir à ce discours extrémiste au lieu de focaliser le débat sur des pratiques individuelles et isolées. Aux Affaires religieuses, nous surveillons de très près les imams et nous procédons à une réorganisation. Nous ne permettons plus des écoles coraniques sans autorisation par exemple. Il y a toute une stratégie qui est mise en œuvre. Toutefois, il ne faut pas non plus négliger le rôle des réseaux sociaux, d’où justement la médiatisation de la Karkariya. D’ailleurs, j’ai invité les imams à avoir des pages et comptes sur Facebook  pour éclairer les gens sur ce genre de question et mieux prévenir le mal takfiri (…). Je leur ai dit d’accepter tout le monde et de communiquer beaucoup.» Le directeur des affaires religieuses a également souligné qu’aucune activité ni des personnes d’obédience karkariya n’ont été signalées à Oran. En revanche, il a évoqué plusieurs cas dangereux d’ordre sécuritaire, s’agissant de personnes aux idées radicales et qui avaient des tribunes dans les mosquées. Des images ont circulé sur internet et certaines chaînes de télévision, alimentant une nouvelle polémique sur les réseaux sociaux autour de la tarika karkariya, une voie soufie fondée sous le rite alaouite au Maroc il y a une dizaine d’années.

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