lundi 21 août 2017

La famille Merbah demande la réouverture du procès

La famille de Kasdi Merbah réitère son exigence pour la réouverture du procès des assassins de l’ancien chef de gouvernement et ses quatre compagnons tombés dans une embuscade le 21 août 1993. «En ce 24e anniversaire, notre seule exigence porte sur la réouverture de ce dossier brûlant qui devra être confié à des juges indépendants et intègres, ayant les coudées franches dans toutes leurs investigations», écrit la famille qui réaffirme, cette fois encore, sa disponibilité à apporter son «concours, si modeste soit-il, en notre qualité de partie civile jamais entendue à ce jour». Pour les rédacteurs de la déclaration, dont El Watan détient une copie, l’exigence d’un procès est forte, «d’autant que des langues se sont déliées et que de hauts responsables, dont certains encore en vie, sont désignés du doigt». Les deux frères Khalef Abdallah, dit Kasdi Merbah, Khalef Abdelaziz, médecin, leur neveu Khalef Hakim, universitaire, ainsi que leurs compagnons Nasri Abdelaziz et Aït Mekideche Lhachemi ont été assassinés le 20 août 1993 à Bordj El Bahri, à l’est d’Alger, par un commando de «criminels surarmés ne laissant planer aucun doute sur sa nature véritable», précise la famille. S’indignant de l’absence d’enquête sérieuse, la famille Khalef estime que le procès ouvert au lendemain du quintuple assassinat était une parodie qui visait essentiellement à évacuer une «affaire jugée encombrante et surtout très embarrassante». «Régulièrement, nous nous sommes adressés à l’autorité politique et judiciaire censée être la plus haute de l’Etat pour revendiquer une véritable enquête judiciaire à même de jeter la lumière sur cette infamie et confondre les véritables auteurs et commanditaires de ce forfait inqualifiable. En guise de réponse, nous n’avons eu droit qu’à un silence épais et pesant, que nous percevons comme un déni de justice, une forme de mépris et de dédain», estime la famille Khalef. Raison d’état Démontant le concept «éhonté et immoral» de raison d’Etat, qui sert des intérêts «personnels étroits et de castes», la famille considère que les dirigeants qui ont eu à exercer des responsabilités durant ces deux dernières décennies, à quelque niveau que ce soit, doivent comprendre qu’ils peuvent continuer à faire la sourde oreille, mais qu’elle ne renoncera jamais à son droit imprescriptible de revendiquer la vérité sur ce qui s’est réellement passé. Pour la famille du défunt, la réconciliation nationale promue par le pouvoir ne peut être «effective et durable que si elle est accompagnée par le souci de rendre justice aux victimes de tous bords, ne serait-ce que par la reconnaissance des crimes commis, car il est temps d’asseoir une tradition bannissant à jamais le crime politique, la corruption et le déni de justice». «Comme pour ceux qui l’ont précédé, nous ne nous faisons aucune illusion sur le sort qui sera réservé à notre 24e appel par les instances supérieures ; mais prendre le peuple à témoin est en soi d’un grand réconfort moral, en attendant la Providence», soulignent les rédacteurs qui précisent que «ceux qui ont manigancé pour échapper à la justice et à la tenue d’un procès public cessent eux aussi de se faire des illusions et qu’ils sachent surtout qu’aucune amnistie ne saurait les absoudre de leurs crimes». Pour la commémoration du 24e anniversaire du quintuple assassinat de Kasdi Merbah, officier de l’ALN, membre de la délégation du FLN, ancien patron de la sécurité militaire (SM) et chef de gouvernement, ainsi que ses accompagnateurs, une cérémonie de recueillement aura lieu aujourd’hui à 10h au cimetière El Alia.

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