lundi 21 août 2017

«L’oligarchie qui impose son agenda à l’Etat n’a jamais accepté la construction d’un Etat démocratique et social»

Comme à ses habitudes, le Front des forces socialistes (FFS) a tenu son meeting populaire dans l’enceinte du musée du Congrès de la Soummam, sis au village Ifri, dans la commune d’Ouzellaguène, à 70 km au sud de Béjaïa. D’emblée, le secrétaire national du FFS, Mohamed Hadj Djilani, a estimé que le Congrès de la Soummam est «un événement historique déterminant dans l’histoire contemporaine de l’Algérie». En insistant sur le fondement social de la Révolution qui «s’avère nécessaire en ces temps de révisionnisme», il a rappelé dans son discours que le référent de son parti «est la Plateforme du Congrès de la Soummam ainsi que le Mouvement national où la Proclamation du 1er Novembre a appelé à la construction d’un Etat démocratique et social». A cet effet, le FFS a fustigé le pouvoir qui continue d’ignorer les enseignements de la Plate-forme de la Soummam et les principes du Congrès : la primauté du politique sur le militaire et l’Etat démocratique et social. «Le régime en place, aujourd’hui comme ce fut le cas au lendemain de l’indépendance, continue par sa gestion autoritaire et unilatérale des affaires de l’Etat de remettre en cause ces nobles principes et faisant fi des espoirs et des aspirations de tout un peuple», observe-t-il. Faisant le lien entre ces principes et le mode de gestion du pouvoir, l’orateur dira que «quand nous disons primauté du politique sur le militaire et Etat démocratique et social, nous nous retrouvons confrontés à l’actualité la plus immédiate : le renvoi d’un gouvernement au bout de 3 mois, par ceux-là mêmes qui l’ont nommé et lui ont donné sa feuille de route, pour se plier aux volontés de l’oligarchie. Ajoutons à cela le cafouillage accablant, l’indifférence et la provocation dans la gestion des affaires de l’Etat par le pouvoir en place». Pour le FFS, la gestion du pouvoir marquée de «cafouillage, les mascarades à répétition qui accompagnent chaque remaniement gouvernemental et les différentes décisions prises par le pouvoir démontrent l’incapacité caractérisée du régime de ramener de l’ordre dans sa propre maison». A l’origine de cette anarchie, «les luttes claniques intestines et la course effrénée des forces prédatrices pour le partage de la rente et le bradage des richesses nationales». Un fait qui constitue pour le parti de feu Hocine Aït Ahmed «un danger sur la pérennité et la souveraineté de l’Etat-nation et le délitement des institutions affecte les plus hautes sphères de l’Etat, dans un contexte marqué par l’aggravation de la crise multidimensionnelle et la multiplication des dangers extérieurs». Hadj Djilani, qui considère que la situation est grave, avertit avant d’appeler à opérer un changement pacifique et démocratique.  «Ceci risque de porter préjudice à la sécurité et à la stabilité du pays et pourra conduire à des troubles majeurs que personne n’aura la capacité de maîtriser, si le pouvoir continue dans sa gestion autoritaire et unilatérale du pays», prévient-il. Et d’ajouter : «L’heure est venue pour opérer en urgence un changement pacifique et démocratique dans le pays afin d’éviter ces scénarios catastrophe.» Analysant l’actualité qui anime cet été, Hadj Djilani estime que «par ses coups d’Etat à répétition, le pouvoir a de tout temps tenu à maintenir loin des Algériens le principe de la primauté du politique sur le militaire par la mise à l’écart du politique, c’est-à-dire l’organisation démocratique du peuple pour la défense de ses intérêts, car l’oligarchie rentière, prédatrice et arrogante qui impose aujourd’hui son agenda à l’Etat, n’a jamais accepté le principe de la construction d’un Etat démocratique et social».  

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