mardi 22 août 2017

Le gouvernement est-il prêt ?

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est attendu sur tous les fronts. Ayant entamé sa nouvelle mission à la tête du gouvernement, au début de la semaine en cours, le successeur de Abdelmadjid Tebboune devra d’abord mettre les bouchées doubles pour préparer un déroulement apaisé de la rentrée sociale et politique. Le temps presse. Et le gouvernement qui vient juste d’être nommé, après une période de grande instabilité politique au sommet de l’Etat, accuse un énorme retard dans les préparatifs de ce rendez-vous. Plusieurs occasions auront lieu, dans moins de 15 jours, et l’Exécutif doit être présent pour les préparer. Il y a d’abord la fête de l’Aïd qui nécessite, comme chaque année, une organisation spéciale qui mobilise plusieurs ministères, dont le Commerce, l’Agriculture, l’Intérieur… Le tout devra être coordonné par le Premier ministre. En effet, les autorités doivent assurer la disponibilité des produits alimentaires, l’ouverture des commerces, l’organisation des abattoirs et surtout le contrôle des prix. Mais ces derniers temps, les marchés ont connu une flambée incompréhensible des prix des légumes de saison notamment. Cette situation aggrave le fardeau qui pèse sur des ménages, dont le pouvoir d’achat est en berne. Cette occasion sera suivie immédiatement par la rentrée scolaire qui va encore siphonner les budgets des familles. Le gouvernement est aussi appelé à gérer cette occasion en mettant les moyens nécessaires pour un déroulement souple de ce rendez-vous très important. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est appelé surtout à donner des gages aux citoyens qui craignent une nouvelle dose d’austérité, notamment à la faveur du projet de la loi de finances 2018. Annoncée déjà il y a une semaine, cette éventualité fait déjà peur. Les mesures mises en œuvre dans le cadre de la loi de finances 2017 ont pesé lourdement sur les ménages. Et une nouvelle pression fiscale attendue dans le cadre de la prochaine loi risque de provoquer une sérieuse implosion du front social. D’ailleurs les partis et les syndicats autonomes ont mis en garde contre toute décision qui obligera les citoyens à assumer davantage les conséquences de la crise économique actuelle. Ahmed Ouyahia prendra-t-il en considération ces mises en garde ? Changera-t-il de méthode pour gagner la confiance des Algériens qui gardent de lui cette image de «responsable impitoyable capable d’aller même aux licenciements massifs des fonctionnaires» ? Les réponses auront lieu à l’occasion de la présentation de son plan d’action devant le Parlement et après la finalisation du projet de loi de finances 2018. Sur le plan politique, le nouveau Premier ministre est appelé aussi à faire des efforts en vue de gagner l’estime des partis et des partenaires sociaux autres que l’UGTA. Avant son limogeage, Abdelmadjid Tebboune avait appelé à un dialogue national pour un consensus autour des questions d’intérêt national. Parmi ces questions, il y avait notamment la révision du système des subventions que soutient justement Ahmed Ouyahia. Maintiendra-t-il cet appel au dialogue ? Réussira-t-il à convaincre les partis de l’opposition à dialoguer avec lui ? La tâche n’est pas aisée pour lui, d’autant plus que ses rapports avec les acteurs politiques de l’opposition ont toujours été conflictuels.  

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