jeudi 24 août 2017

Qui agit au nom de qui ?

Les saisies et ventes aux enchères des matériels de production de l’usine de céramique de Guelma, ETER SPA Algérie, située sur la route de Belkheir, sont finalement annonciatrices d’un démantèlement généralisé. Hier encore, à l’issue d’une vente aux enchères, les travailleurs du complexe, section syndicale affiliée à l’UGTA, ainsi que le directeur général de cette usine ont manifesté leur mécontentement et  leur réprobation face à ce qu’ils appellent une «trahison» en observant un sit-in aux portes de l’usine. Ils réclament également 6 mois de salaires impayés. En effet, c’est le secrétaire général de la section syndicale qui a enfoncé le clou un peu plus en dénonçant cette énième vente aux enchères. A ce sujet, il déclare à El Watan, un communiqué de presse dûment signé à la main : «Cette vente a été organisée par et au profit de l’ex-directrice générale ! Et nous demandons officiellement à l’actionnaire algérien de saisir la justice pour cet acte.» Et de conclure : «La société de gestion de participation de l’Etat (SGP-Est), dont le siège est à Annaba, est à l’origine de la catastrophe que vivent les travailleurs de l’usine depuis qu’elle a été cédée à l’actionnaire majoritaire italien en 2007. La SGP était en charge de résilier la convention avec l’italien, faute de ne pas avoir honoré ses engagements, notamment, dans l’investissement de nouveaux équipements, préservation de l’emploi et relance de l’activité. Jamais la SGP ne l’a inquiété.» De son côté, le nouveau directeur général du complexe, qui a pris ses fonctions le 18 juillet dernier, apporte plus de précisions : «Je confirme que la SGP n’a pas fait son travail de contrôle. Pis encore, la location du terrain n’a pas été honorée. Ce qui constitue un argument de résiliation. Chose qui n’a jamais été faite pas les Domaines.» Quoi qu’il en soit, nous l’aurons compris, le dossier ETER SPA Algérie n’a pas livré tous ses secrets. A telle enseigne qu’il est permis aujourd’hui de poser les questions survivantes : qui agit au nom de qui ? Qui a un droit de regard sur ce qui se passe dans cette usine ? Hier, fleuron incontesté dans la production de porcelaine de table en Algérie car, faudrait-il le souligner, c’est une usine inaugurée le 20 juin 1972 par feu Houari Boumediène. Aujourd’hui, 10 ans après sa privatisation, le sort des travailleurs et celui du complexe sont incertains, sauf si l’actionnaire algérien «obtient gain de cause auprès du ministère de tutelle pour la reprise de l’actif et le passif de l’usine». Affaire à suivre !   

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