Le grand collège de la wilaya de Béjaïa est convoqué pour élire, aujourd’hui, le sénateur qui occupera le siège du sortant Salah Derradji, élu en décembre 2009. 839 grands électeurs, dont 796 élus APC, choisiront entre cinq candidats dont trois ont l’espoir de décrocher l’unique siège en jeu. Le FFS y participe avec la candidature de Mohamed Betache, président de l’APW en exercice, qui espère glaner le maximum de voix parmi les élus de son parti. Dans les fichiers de la DRAG, ils sont 256 élus FFS. Mais depuis la crise de la fédération de Béjaïa et les démissions qui ont suivi, le chiffre a subi une coupe. Les démissionnaires, qui se sont rassemblés derrière le député Khaled Tazaghart pour constituer le Forum socialiste et rejoindre plus tard le Front de l’avenir, ont imposé de nouveaux calculs. Le FFS doit avoir revu sa copie en comptant davantage sur d’autres réservoirs électoraux, les indépendants en premier lieu. En situation de discipline partisane et de paix, pendant les sénatoriales de 2012, le parti a réussi à évincer le FLN de son siège de vainqueur des trois précédentes sénatoriales. Le président de l’Apw d’alors, Meziani Brahim, avait été élu deuxième sénateur du parti qui siège à la Chambre haute aux côtés de Moussa Tamadartaza. En 2012, le FFS s’est assuré, en plus de l’intégralité des voix de ses élus, 46 voix de plus. Refera-t-il «l’exploit» dans cette conjoncture de deuil et de compassion, à la veille du rapatriement de la dépouille de Hocine Aït Ahmed, son père fondateur ? La compétition mettra aux prises deux Fronts : le FLN a misé sur la candidature du président de l’APC de Béjaïa, Hamid Merouani. Le parti a aussi connu une fronde née parmi certains de ses élus à l’APW qui n’ont pas marché dans le deal qui aurait permis de solutionner la crise en redonnant la majorité au groupe FFS. Pour éviter une mauvaise surprise, le parti de Saadani a désigné l’élu le plus en vue parmi les voix discordantes à l’APW, à savoir Djerroud Saadi, mouhafedh d’Akbou, directeur de campagne du candidat Merouani. Depuis les primaires qu’il a organisées, le FLN, qui compte 138 élus dans la wilaya, n’a pas lésiné sur les moyens en mettant à contribution d’anciens ministres et cadres du parti qui ont fait le déplacement à Béjaïa. L’enjeu pour le FLN est de faire oublier l’échec de 2012 en récupérant son siège perdu et en gardant celui de son sénateur sortant. Mais en termes de nombre d’élus, le RCD est juste derrière et ne compte pas jouer le figurant. Son candidat sorti des primaires, Mouloud Deboub, a mené campagne, depuis sa désignation le 31 octobre dernier, auprès des élus de la wilaya. Le RCD, qui devra s’assurer les voix de ses 125 élus, ne tirera son épingle du jeu qu’en comptant sur l’apport des voix d’autres élus. A chaque sénatoriale, les indépendants attirent les convoitises des candidats, forts de leur nombre : 152 élus. FFS, FLN et RCD les draguent. Dans le passé, ils ont réussi à constituer leur propre coordination et présenter leur candidat, qui n’a finalement récolté qu’une vingtaine de voix. Ibaliden Boussad se présente cette fois en candidat indépendant, sans le soutien d’une quelconque coordination. Il complète la liste des candidats au même titre que Yacine Ramdani, le maire de Oued Ghir, candidat du MPA, pour prendre part à une joute qui se jouera à un autre niveau de représentativité.
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