Y’a-t-il un Etat en Algérie ? Qui gouverne notre pays ? Le président Bouteflika est-il au courant de ce qui se passe dans la maison Algérie ? Ces nombreuses interrogations sont revenues durant l’année 2015 sur les lèvres de beaucoup de personnalités nationales, leaders de parti politique, anciens ministres et surtout proches et amis du président Bouteflika. Pour tenter de clarifier cette situation «ambigüe» et d’avoir des réponses palpables, 19 personnalités issues de divers horizons se sont rencontrées et, d’un commun accord, ont décidé de demander audience au président de la République. Une demande formulée dans une lettre remise le 1er novembre à Ahmed Ouyahia et Mohamed Rougab, de la Présidence. Cinq jours après, le 5 novembre 2015, les signataires animent une conférence de presse et révèlent le contenu de la lettre et les objectifs visés à travers une telle démarche. «A l’occasion de la commémoration du déclenchement de notre glorieuse Guerre de Libération nationale, nous estimons qu’il est de notre devoir de patriotes algériens d’attirer votre haute attention sur la dégradation du climat général dans notre pays», écrivent les auteurs de la lettre, dont Khalida Toumi (ancienne ministre de la Culture), Abdelhamid Aberkane (ancien ministre de la Santé), Fatiha Mentouri (ancienne ministre) Zohra Drif-Bitat (moudjahida et sénatrice du tiers présidentiel) Abdelkader Gueroudj et Lakhdar Bouragâa (moudjahidine), Rachid Boudjedra (écrivain), Noureddine Benissad et Boudjemaa Ghechir (avocats et défenseurs des droits de l’homme). Les signataires expliquent que cette dégradation se caractérise par des faits. Ils citent «le renoncement à la souveraineté nationale (…) par notamment l’abandon du droit de préemption de l’Etat (…), la déliquescence des institutions de l’Etat, la grave dégradation de la situation économique et sociale, l’abandon des cadres algériens livrés à l’arbitraire et aux sanctions partiales». Après avoir expliqué leur démarche, les auteurs concluent leur lettre en sollicitant une audience. : «Le Président reçoit bien les délégations étrangères, alors il n’a aucune raison de refuser de nous recevoir. Nous voulons vérifier s’il est réellement en état de diriger le pays.» La présidence de la République n’a pas répondu aux auteurs de la lettre, par contre les relais du pouvoir ont été actionnés pour répliquer au Groupe des 19. Une cabale et une campagne médiatique avec son lot d’insultes sont menées contre Louisa Hanoune, d’autres membres ont subi des pressions et des provocations. Seulement, le Groupe des 19 décide de ne pas reculer, d’aller de l’avant et de prendre à témoin l’opinion publique.
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