mercredi 30 décembre 2015

L’année de la stabilité à l’école

La persévérance de la ministre de l’Education a fini par payer. Rentrant d’un été difficile, Mme Nouria Benghebrit a réussi à convaincre des syndicats de son secteur de signer, fin novembre, la charte d’éthique et de stabilité du système éducatif. L’accord inespéré intervient après plusieurs mois de négociations entre la tutelle et ses partenaires sociaux. Mme Benghebrit, qui a réussi un pari que lui envieront certainement ses collègues du gouvernement, a exprimé sa satisfaction : «Ce n’est qu’à partir d’aujourd’hui que nous pouvons, à l’aise, mettre en œuvre toutes les résolutions contenues dans les résultats des différents séminaires et regroupements de wilayas et particulièrement ceux de 2014 et 2015. Un immense chantier nous attend.» Le projet de la charte, rejeté par deux syndicats (CLA et Cnapeste), a été proposé à l’issue de la conférence nationale d’évaluation de la réforme de l’école, en juillet 2014, autre événement important de l’année 2015. Plusieurs recommandations ont été proposées à l’issue de la conférence tenue les 26 et 27 juillet derniers au palais des Nations : révision du déroulement de l’examen du baccalauréat dont la durée devrait être écourtée, mise en place d’un baccalauréat professionnel, annulation de l’examen de 5e année et son remplacement par un système d’évaluation efficace. La ministre de l’Education nationale a pris le soin de réunir ses partenaires sociaux. Plusieurs mesures en faveur des travailleurs ont été annoncées à l’issue de ces rencontres : formation des nouveaux recrutés, prime des directeurs et économes des établissements scolaires, etc. Si des formations syndicales ont souscrit aux réformes proposées, d’autres étaient réticentes et ont brandi la menace de la grève. La rentrée scolaire de cette année s’est bien déroulée malgré la polémique intervenue en été, à fleurets mouchetés, après l’annonce de l’introduction de la daridja (langue dialectale) dans les écoles. Les détracteurs de la ministre ont repris leur argumentaire servi au lendemain de la prise de fonction de l’ex-directrice du Crasc : ses supposées origines juives, la proximité de son grand-père avec l’administration coloniale et, antienne, sa non-maîtrise de l’arabe. Des défenseurs de la ministre ont, en face, réagi à travers une pétition. La tension a fini par retomber après la déclaration du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a rappelé le caractère constitutionnel de la langue arabe. Désormais en accord (presque parfait) avec ses partenaires sociaux, Mme Benghebrit a affirmé, lors de ses différentes sorties, vouloir aller au bout de ses réformes d’un secteur sinistré (résultats catastrophiques aux examens du Bac entre autres, conditions de scolarité, pédagogie, conditions socioprofessionnelles, etc.). Elle a annoncé l’adoption d’un nouveau système d’évaluation des élèves basé sur la définition exacte des lacunes dans chaque matière. Un décret a été aussi mis en place pour le suivi des réformes. Le texte publié au Journal officiel du 9 décembre prévoit l’installation d’un Conseil national des programmes pour formuler des avis et des propositions à la tutelle.  

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