Razika. Un prénom qui cristallise les affres de tant d’autres victimes des abus et de la violence d’une société envers ses femmes. Cette jeune femme avait été, en novembre dernier, froidement assassinée par un homme qui la harcelait depuis de longs moments, en pleine journée, dans les rues de la ville de Magra, à M’sila. Ce énième crime a relancé le débat autour du projet de loi sur la violence contre les femmes, bloqué depuis plusieurs mois au Sénat, qui avait préféré temporiser avant de programmer sa présentation. «Annulé sous pression des islamistes», accusait-on. Et pour cause : son adoption par le Parlement, le 5 mars, avait donné lieu à une levée de boucliers «conservatrice» d’un autre âge et une multiplication de violents discours misogynes, au sein de la société, mais aussi et surtout au sein de l’élite politique. Il aura ainsi fallu attendre le début de ce mois de décembre pour, qu’enfin, les femmes jouissent du b.a.-ba de la protection qu’un citoyen peut attendre des lois de son pays. En sus de ses dispositions en matière de violences conjugales et sexuelles, cette loi sanctionne le harcèlement psychologique et le harcèlement de rue. Et, bien que rares au milieu de la cohorte de propos rétrogrades et misogynes qui ont entouré l’adoption de ces lois, les discours volontaristes se sont voulus fermes. Ainsi, le président de la République a annoncé une réforme du sacro-saint code de la famille. Cette révision, rendue publique à l’occasion du 8 mars, journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, visera à revoir le divorce dans ses deux formes et à l’introduction de «nouvelles mesures législatives et incitatives afin de renforcer et de préserver les droits de la femme algérienne et sa place au sein de la société». Le gouvernement a ainsi été chargé de mettre en place «un comité ad hoc de la révision et du réaménagement des articles dudit code, relatifs au divorce, qui prêtent à interprétation, en vue d’y introduire les clarifications et précisions nécessaires afin de combler les insuffisances et garantir la protection des droits des deux conjoints et des enfants, ainsi que la préservation de la stabilité de la famille algérienne». Une commission dont on attend toujours les conclusions…
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