mercredi 30 décembre 2015

Migrants : L’Algérie, le pis-aller précaire

L’Etat algérien a poursuivi, au long de cette année, ses campagnes de «rapatriement» de plusieurs milliers de ressortissants nigériens vers leur pays d’origine. Tel semble être le seul procédé trouvé par les autorités afin de faire face et remédier, un tant soit peu, à l’épineux problème des migrations de crises, qui viennent ainsi s’ajouter aux flux ordinaires de circulation des personnes. Car l’Algérie a été, de tout temps, terre d’accueil, et tout particulièrement pour ses voisins subsahariens. Les communautés qui s’y établissaient temporairement ou plus durablement se sont toujours comptées en dizaines de milliers, spécialement dans les régions sud du pays. Ce n’est pourtant que récemment que les autorités semblent s’être aperçues de ces mouvements. Tout simplement parce que les migrants sont plus «visibles», car, estiment les experts, le trajet migratoire n’est plus délimitée au Sud. De même, cette migration mue. Il y a peu, les migrants qui arrivaient jusqu’au nord du pays n’étaient là que pour transiter vers l’Europe. Aujourd’hui, au vu des difficultés et des dangers que présente la traversée vers ce continent-forteresse, ils tendent de plus en plus de s’installer en Algérie, pis-aller pour une vie meilleure. Pourtant, ils déchantent souvent, tant c’est une vie de non-droit qu’ils sont contraints de mener. Précarité, brimades des forces de l’ordre, agressivité et racisme de la population, le non-accès aux prestations de base en termes de santé, d’éducation, de justice, de travail et de protection.

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