mercredi 30 décembre 2015

Protection de l’enfance : L’angoisse, malgré les lois

Une meilleure protection de l’enfance. L’Algérie s’est dotée, depuis le mois de juin dernier, d’une loi relative à la protection de l’enfance, et qui vise au renforcement de l’arsenal juridique national en la matière, ainsi qu’à l’introduction d’outils à même de préserver l’intégrité physique, morale et judiciaire des mineurs, qu’ils soient victimes d’abus, en danger moral ou qu’ils soient délinquants. De même, ces textes permettront «d’adapter la législation nationale sur l’enfance aux législations internationales en tenant compte de la culture de la société algérienne», avait-on expliqué, ajoutant que la protection de l’enfance relève de la «responsabilité de tous». Pourtant, en dépit du caractère unanime que devrait représenter la protection des enfants, l’adoption de cette loi et les débats qui l’ont précédée à l’APN et au Conseil de la nation ont donné lieu à une autre levée de boucliers de certaines parties de la société, notamment islamistes. Les réfractaires reprochent ainsi au législateur de viser la dissolution de la famille algérienne, ainsi que de la société et des valeurs «traditionnelles». Ce qui semble paradoxal lorsque l’on sait l’ampleur que prend l’angoisse des parents quant aux nombreux dangers qui guettent leurs enfants. Dans la rue, à l’école, et même dans la famille ou chez les amis, on ne semble plus être à l’abri. Et ce ne sont pas les prénoms qui ont jalonné l’actualité qui sauront démentir cet état de fait. Il y a eu le petit Imed, âgé de deux ans seulement, qui avait disparu, à la mi-septembre, dans la commune de Marsat El Hadjadj, à Oran. Deux mois durant, les nombreuses recherches et battues organisées sont restées infructueuses. Ce n’est qu’au mois de novembre que son petit corps sans vie est retrouvé dans un puits. Durant le même mois de septembre, Anes, cinq ans, se volatilise alors qu’il joue près du domicile de ses grands-parents, à Mila. Près de vingt jours plus tard, après maintes recherches et appels à témoin, le corps sans vie d’un enfant est retrouvé non loin du lieu de disparition d’Anes, enterré dans un ravin. Les analyses scientifiques confirmeront qu’il s’agissait bien de lui. D’autres cas d’enlèvements ont toutefois connu des dénouements plus heureux. L’histoire du petit Amine, 8 ans, a ainsi fait le tour de la presse. Enlevé par l’un des amis de son père, il sera libéré par les forces de l’ordre quelque deux semaines plus tard, après une vaste mobilisation citoyenne et médiatique.

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