mardi 29 décembre 2015

Le FFS dénonce les «racontars» et appelle à la «décence»

Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, n’a pas manqué l’occasion pour tenter de faire dans la récupération. Il appelle, 53 ans après l’indépendance, à réhabiliter Aït Ahmed, tout en se disant «être éclairé par ses actes, ses idées et sa vision». L’indécence a atteint son paroxysme. Même dans les moments de douleur et de recueillement, il y a des individus, amateurs de parasitage, qui tentent de faire dans la récupération politique. La disparition du monument et du leader historique, Hocine Aït Ahmed, décédé mercredi dernier en Suisse à l’âge de 89 ans des suites d’une longue maladie, a été l’occasion pour certains usurpateurs de revendiquer, toute honte bue, des rapprochements avec les idéaux de l’homme. Ces derniers se découvrent, après avoir été de longues années des prébendiers du régime qui combattent tous les opposants, des vertus et des penchants pour les luttes pour les libertés, la démocratie et les droits de l’homme. «Grenouillage» L’avalanche de ces «faux» témoignages sur l’homme a fait réagir la direction du Front des forces socialistes (FFS) qui a appelé, dans un communiqué rendu public dimanche soir, «les colporteurs de racontars à la retenue». «A aucun moment, récent ou passé, Hocine Aït Ahmed n’a apporté sa caution ou son soutien à quelque clan que ce fut du pouvoir», tranche d’emblée le FFS, qui a rappelé les idées de Hocine Aït Ahmed. «Son combat, dès les premiers jours de son engagement patriotique et jusqu’à ses derniers instants, est toujours allé de pair avec un sens élevé de l’éthique politique qui interdit les grenouillages et ce qu’il appelait ‘four bilatéral’», lit-on dans ce communiqué. Dans la foulée, le FFS demande aux auteurs de ces «racontars» de se taire. «Que ceux qui furent sourds à ses idées de son vivant aient au moins la décence de mettre une sourdine en ces jours de deuil», ajoute le FFS dans son communiqué, précisant «qu’il remet à plus tard la correction des approximations sur le parcours de Si L’Hocine». Cette mise au point du FFS s’impose. Car depuis jeudi dernier, le siège national du parti connaît un ballet de responsables politiques venus, circonstances obligent, présenter leurs condoléances à la famille du défunt et aux membres de la direction de cette formation politique. Mais si certains se sont contentés d’évoquer l’homme et son riche parcours de révolutionnaire et d’opposant politique, d’autres ont laissé libre cours à leurs fantasmes. Le FLN de Saadani, toute honte bue… C’est le cas notamment de l’ancien ministre, sénateur et membre du bureau politique du FLN, Djamel Ould Abbès. Dans sa déclaration devant les caméras, ce dernier n’a pas hésité à affirmer qu’«Aït Ahmed militait pour Eddawla el Madania (Etat civil qui est une notion lancée par le FLN en 2015, ndlr)». «S’il n’était pas décédé, Aït Ahmed vivrait, très bientôt, dans un Etat civil», ajoute-t-il, comme pour prétendre que le défunt soutenait déjà le projet du FLN version Amar Saadani. Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, n’a pas, lui aussi, manqué l’occasion pour tenter aussi de faire dans la récupération. Il appelle, 53 ans après l’indépendance, à réhabiliter Aït Ahmed, tout en se disant «être éclairé par ses actes, ses idées et sa vision». L’homme a découvert, après la mort du chef historique, qu’«il faut réhabiliter Aït Ahmed, Boudiaf et Bouteflika».       

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