Depuis l’annonce de son décès le 23 décembre, beaucoup d’hommages et de témoignages de respect et de reconnaissance ont été exprimés en Algérie, mais aussi de par le monde à la mémoire du grand révolutionnaire, défenseur des droits de l’homme et démocrate Hocine Aït Ahmed. Un dernier hommage a été rendu hier à Hocine Aït Ahmed par ses amis en Suisse. Emotion, dignité et respect ont été les maîtres mots d’une cérémonie que la famille a voulu restreinte et simple au funérarium de la chapelle Mantoie de Lausanne. Depuis l’annonce de son décès le 23 décembre dernier, beaucoup d’hommages et de témoignages de respect et de reconnaissance ont été exprimés en Algérie mais aussi de par le monde à la mémoire du grand révolutionnaire, défenseur des droits de l’homme et démocrate Hocine Aït Ahmed. Sa dimension dépassant les frontières de son pays, la salle du centre funéraire de Mantoie était bien exiguë pour contenir toutes les personnes venues de différentes régions de l’Europe jusqu’à Lausanne pour dire adieu au géant. «C’était une cérémonie très digne, il y avait beaucoup d’émotion. Elle a été organisée par ses amis en Suisse, on aurait aimé recevoir tous les Algériens de l’étranger qui ont souhaité venir lui rendre un dernier hommage, mais c’était techniquement très difficile à gérer», nous explique au téléphone Madjid Rouar, représentant du FFS à l’étranger. Entre 200 à 300 personnes ont pu accéder à la salle, tandis que d’autres sont restées dehors, saisissant ce moment de solennité avec respect. Débutant à 11h, la cérémonie de recueillement sur la dépouille du défunt a vu la présence d’abord des amis suisses de Dda L’Hocine, qui lui avaient ouvert les bras en 1966 après sa fuite des geôles de son pays, des citoyens qui ne l’ont pas connu personnellement ont tenu à être présents. Figuraient, par ailleurs, au recueillement, des représentants des autorités suisses, notamment Son Excelence l’ambassadeur de Suisse en Algérie, ainsi que le représentant des autorités algériennes en la personne de l’ambassadeur et du consul d’Algérie en Suisse. Il y avait aussi parmi les présents un certain nombre de diplomates ainsi qu’Ahmed Taleb El Ibrahimi, qui avait tenu à faire le déplacement. La mère du chanteur engagé Lounès Matoub, Nna Aldjia Matoub, qui, malgré la fatigue et le poids de l’âge, a fait le voyage en voiture à partir de la France avec sa fille Malika pour se recueillir sur la dépouille de ce grand symbole de l’Algérie. Plus que sa présence, Nna Aldjia offrit sa voix en guise d’hommage à Si L’Hocine. Un achewik, ce chant si symbolique de la bonne terre de Kabylie, est sorti des cordes vocales de cette brave dame comme la complainte d’une patrie qui s’apprête à accueillir son fils après une longue absence. L’Algérie et la Kabylie avaient pour nom hier Nna Aldjia, sa présence et sa voix se confondaient avec la mère patrie venue reprendre son Izem, «lion» forcé à l’exil. Hocine Aït Ahmed a toute sa vie durant milité pour libérer les voix et la parole, il était naturel que des voix le chantent et le célèbrent. L’artiste Idir, dont Aït Ahmed appréciait les chansons, est venu muni de sa guitare et de sa verve de troubadour, pour accompagner ces derniers moments de séparation avec le digne fils de l’Algérie. «Tu habitais un pays que tu aimes et qui t’aime qui s’appelle la Suisse, mais je sais que l’Algérie était ton cœur, tant elle t’intéressait, tant elle t’obsédait… Tu voulais pour ce pays le meilleur des bonheurs, j’espère qu’on y arrivera et que tu le verras de là-haut», dit-il en s’adressant au cercueil de Si L’Hocine et avant de prendre sa guitare et donner libre cours à sa douce voix et chanter des parole du poète Si Moh Oumhand. «Akerth anrouh adenzour Echeikh Mohand…ayamghar khass afrah semmik» «debout allons visiter Echeikh Mohand… Oh noble vieux soit heureux car tu accueilles ton fils», disait l’ancien poème qui semblait prémonitoire et fait pour la circonstance. Hocine Aït Ahmed ira retrouver «assekif» de son grand-père Cheikh Mohand Ou L’Hocine, là où la paix est éternelle. La cérémonie de recueillement a été par ailleurs marquée par les témoignages exprimés par des amis suisses et français sur leur rencontre avec l’homme Aït Ahmed. Ferhat Mhenni, qui n’était pas invité à la cérémonie, a voulu marquer sa présence en tentant de prendre la parole, mais Jugurtha Aït Ahmed a refusé et tenu à ce que ce moment soit celui du recueillement et de la solennité.
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