Les agriculteurs craignent pour leur récolte qui pourrait être compromise, en raison du déficit enregistré en pluviométrie. La pluie n’est pas tombée depuis plusieurs mois sur la plupart des régions du pays, inquiétant ainsi les agriculteurs. Dans la wilaya de Bouira, une région connue pour sa vocation agricole, les chances de sauver la saison sont minces, du fait que le stade végétatif des céréales en particulier devait être satisfait en eau il y a un mois de cela. En conséquence, les averses qui pourraient intervenir dans les prochains jours et semaines s’avéreraient sans effet, même si elles augmenteront les apports aux barrages hydrauliques, expliquent des spécialistes. Dans la wilaya de Bouira, plus de 70 000 hectares destinés à la céréaliculture ont été emblavés cette saison. Les agriculteurs craignent pour leur récolte, qui pourrait être compromise. Pour le directeur des services agricoles de la wilaya de Bouira (DSA), Ferhi Belkacem, «rien n’est encore perdu». Ce responsable assure que les moyens d’irrigation sont disponibles et que l’Etat continue de subventionner ces équipements comme les kits d’irrigation. «S’il pleut dans les jours à venir, la saison agricole sera sauvée», rassure-t-il. Il y a quelques jours, c’est le ministre des Ressources en eau, Abdelouahab Nouri, qui a annoncé qu’il était prématuré de parler de sécheresse dans le pays, car, avance-t-il, «l’évaluation du niveau de remplissage des barrages se fait généralement à partir de janvier». Et de rassurer les agriculteurs en ces termes : «On ne peut pas parler de sécheresse maintenant. Certes, il y a eu un manque de précipitations durant les mois de novembre et de décembre, mais il y en a eu durant les mois de septembre et octobre derniers.» Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture a appelé les agricultures à compenser ce déficit par une irrigation complémentaire. Cette tâche sera sans nul doute compliquée et délicate à Bouira, dès lors que la quasi-totalité des agriculteurs, en particulier les céréaliculteurs ne disposent pas de moyens suffisants, ni d’organisation ni même des ressources en eau, sachant que le volume mobilisé par les trois barrages que compte la wilaya de Bouira est de 900 millions de mètres cubes, destinés en priorité à la consommation domestique. Bien que les pouvoirs publics aient décidé de réserver les eaux du barrage Oued Lakhal, d’une capacité ne dépassant pas les 30 millions de mètres cubes, à l’irrigation des terres agricoles, le barrage est à moitié vide. Autre fait illustrant la difficulté qui continue à caractériser le secteur localement, le cas du périmètre irrigué du plateau d’El Esnam et de la vallée du Sahel, dont le projet tarde à voir le jour. Le projet, qui prévoit l’irrigation d’une surface agricole de 8500 hectares à partir des eaux des deux barrages de Tilesdit dans la wilaya de Bouira et Tichy Haf de Béjaïa, n’est pas encore fonctionnel. Des agricultures regrettent le retard accusé dans la mise en service de ce projet pouvant assurer une certaine autonomie.
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