vendredi 22 janvier 2016

La question de la semaine : Que deviennent les prisonniers des événements de Ghardaïa ?

Jamais les prisons de Ghardaïa n’ont été aussi pleines, lâche Dahmane Redjem, joint par téléphone, proche des familles des détenus malékites. Des dizaines de malékites d’El Guerrara et de Berriane croupissent aujourd’hui en prison. Je ne saurais vous donner le chiffre exact, car il ne cesse d’augmenter.» Du côté des Mozabites, maître Salah Dabouz, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) et avocat d’une partie des détenus, parle de «93 personnes réparties entre Ghardaïa et la nouvelle prison d’El Menia». Selon l’avocat, neuf scouts musulmans, dont six futurs bacheliers, en font partie. Âgés entre 19 et 20 ans, ils ont été arrêtés le 8 janvier dans un barrage à l’entrée de la ville de Ghardaïa, sur la base d’une «plainte déposée par un malékite». «Le plaignant leur reproche de l’avoir caillassé. La défense a demandé leur libération sous conditions pour qu’ils puissent regagner leur classe, en vain», affirme un proche du dossier. A la demande de la défense, leur procès prévu mardi dernier a finalement été reporté, pour complément d’informations, au 27 janvier. Dahmane revient sur la situation sécuritaire qu’il qualifie de «tendue». «Jeudi dernier, la police a interpellé un jeune pour une affaire de drogue. La manière brutale avec laquelle ils l’ont embarqué a failli provoquer d’autres émeutes». «La police a interpellé, mercredi dernier, puis libéré et mis sous contrôle judiciaire un ingénieur de Sonatrach. C’est son voisin qui l’accuse, une année plus tard, d’avoir incendié sa maison», affirme de son côté un Mozabite. Quant à Kamel Eddine Fekhar, Nasreddine Hadjadj et leurs camarades, Me Dabouz affirme que leur état de santé «se dégrade de plus en plus à cause des conditions d’emprisonnement». «Fekhar m’a dit qu’ils sont mis dans des salles qu’ils partagent avec les fumeurs où le prisonnier occupe seulement 60 cm2.» Dahmane lance un message de paix et de fraternité aux deux parties : «Nous sommes tous perdants dans ce conflit en tombant dans un piège qui a rendu notre situation économique et sécuritaire critique. Nous avons vécu pendant plusieurs siècles en harmonie. Nous devons nous réconcilier et ouvrir ensemble une nouvelle page. Basta !»  

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