Le Forum des chefs d’entreprises a tenu, hier à Alger, son assemblée générale ordinaire. Cette AGO intervient une année après l’élection du PDG de l’ETRHB, Ali Haddad, à la tête de l’organisation patronale. L’occasion pour ce dernier de faire le bilan de son année à la présidence du FCE, mais aussi pour régler ses comptes avec ses détracteurs, la porte-parole du Parti des travailleurs en tête. Sans la citer nommément, Ali Haddad a consacré une bonne partie de ses interventions aussi bien à l’AGO, qu’à la conférence de presse qu’il a animée, aux griefs adressés par Louisa Hanoune. Galvanisé par un sondage qui démontre une certaine image plutôt positive du Forum auprès des populations, il affirme d’emblée que le FCE est «dans l’action et non dans la spéculation». «Le FCE est devenu, grâce à la qualité de ses interventions, une organisation reconnue à l’échelle nationale et internationale et un allié incontournable pour tous ceux qui partagent, avec nous, notre combat pour une Algérie prospère. A travers nos actions et contrairement à ce que certains avancent, notre seule préoccupation est l’Algérie», a-t-il déclaré. S’adressant à ceux qu’il qualifie de «défenseurs de l’immobilisme» : «Nous (membres du FCE, ndlr) travaillons dur, nous créons des emplois, nous payons des impôts, nous ne sommes pas des prédateurs, nous sommes des bâtisseurs.» Le président du FCE livrera d’ailleurs un réquisitoire à l’encontre de ses détracteurs en disant qu’il fait l’objet «d’une campagne de diabolisation savamment orchestrée et insidieusement menée tantôt en tant que président du FCE, tantôt en tant que PDG de l’ETRHB». M. Haddad se fera même «taquin» en qualifiant ses détracteurs de gens qui «se lèvent à 10h (…) et qui cherchent des personnes à scier avec leur fâcheuse habitude de t’menchir (commérage et diffamation)». Et d’ajouter que depuis des années, ces personnes ont trouvé leur «bouc émissaire responsable de tous les maux de l’Algérie en la personne de Ali Haddad». L’ETRHB s’exporte à l’international A partir de là, le président du FCE a organisé sa défense, en premier lieu via tous les «accomplissements de l’action du FCE» durant l’année 2015, estimant ne pas comprendre les accusations lancées à l’encontre du FCE, selon lesquelles celui-ci mènerait une diplomatie parallèle. Il a défendu aussi le bilan de son entreprise, l’ETRHB, notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer sa participation aux travaux de réalisation et de mise à niveau de certains tronçons de l’autoroute Est-Ouest, justifiant certains retards par l’importance du chantier de mise à niveau lorsqu’il a fallu reprendre toutes les malfaçons constatées sur le tronçon Bouira-Lakhdaria. C’est avec la même verve que le patron de l’ETRHB dit ne pas comprendre les informations concernant une demande de crédit de plus de 180 milliards de dinars auprès de la banque publique BNA ; fait qu’il a formellement démenti. Il saisira cependant l’occasion pour annoncer l’intention de l’ETRHB d’investir à l’international ainsi que des négociations en cours avec des bailleurs de fonds internationaux pour le financement de ses projets et dont les contributions «seront supérieures au crédit supposé de la BNA». D’ailleurs au cours de son intervention, le président du FCE a évoqué des discussions avec le fonds d’investissement allemand Hermès qui serait prêt à investir 10 milliards de dollars dans des projets en Algérie ainsi qu’un fonds saoudien qui lui pourrait aller jusqu’à «100 milliards de dollars». Ali Haddad évoque l’intérêt des Chinois pour le marché algérien qui s’illustre par une proposition de crédits à long terme et à faibles taux d’intérêts et la signature cette semaine d’un accord pour la réalisation du grand port du Centre financé par le Crédit concessionnel et que «d’autres projets viendront». Le FCE étend son réseau Dans ce sens, le président du FCE estime qu’à cause de la crise actuelle, l’Etat ne peut plus financer de grands projets et qu’il ne faut pas avoir peur de la contribution du privé national. Il se félicitera ainsi des amendements apportés à la Constitution relatifs à la liberté d’investir, la non-discrimination entre opérateurs nationaux qu’ils soient publics ou privés, et l’engagement de l’Etat d’améliorer le climat des affaires. Il appellera toutefois à l’ouverture de tous les secteurs au privé. Prenant pour exemple l’expérience du Maroc, M. Haddad explique que le voisin chérifien «domine l’Afrique grâce à une compagnie aérienne qui sillonne le continent, à la téléphonie et aux banques». Il demande ainsi aux autorités de défendre les entreprises algériennes et de leur permettre de «prendre leur part de business en Afrique». Il se défend cependant de toute intention de créer ou de reprendre par voie de privatisation une compagnie aérienne. «Tant que je serai en vie, ETRHB n’investira pas dans l’aérien. J’ai mes raisons», déclare-t-il. Notant que l’AGO du FCE s’est soldée par une série de résolutions permettant une modification des statuts, dont «les plus importantes ouvriront l’organisation patronale aux associations professionnelles, type association de protection des consommateurs, Chambres de commerce, ou même d’autres associations patronales». Des modifications qui permettent aussi de s’ouvrir à d’autres types de membres, comme les économistes, ou ceux assumant des fonctions électives dans des organismes de type société civile, ou toute personne ayant une certaine aura dans la société, en tant que membre honorifique, renforçant ainsi le lobbying du FCE.
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