jeudi 21 janvier 2016

Nouvelle information judiciaire sur Tiguentourine en France

Le parquet de Paris souhaite enquêter, cette fois-ci, sur les failles dans la sécurité du site gazier algérien. La justice française veut ouvrir à nouveau le dossier de l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, dans la wilaya d’Illizi. Ayant ouvert, en 2014, une première information judiciaire sur cette prise d’otages sanglante qui s’est soldée par 37 morts, le parquet de Paris souhaite enquêter, cette fois-ci, sur les failles dans la sécurité du site gazier algérien. Il vient d’ouvrir une deuxième information judiciaire «pour homicide involontaire». C’est ce qui a annoncé, le 18 janvier dernier sur Europe 1, en précisant que le parquet avait accepté la demande de la famille de Yann Desjeux, seul Français tué lors de cette attaque qui a eu lieu en janvier 2013. Selon la même source, c’est la sœur de ce dernier, Marie-Claude Desjeux, qui a déposé plainte en novembre 2015, estimant qu’il y a «une négligence collégiale». Elle s’appuie, selon le média français, sur les investigations menées en Angleterre entre septembre 2014 et février 2015 au cours desquelles des dizaines de témoins ont été entendus. Cette enquête avait conclu à l’existence de défaillances dans la sécurité du site et que les recommandations d’un audit de sécurité rédigé quelques mois auparavant n’auraient pas été suivies d’effet.  «Tous les témoignages montrent qu’il n’y avait non seulement pas de sécurité, mais que ce manque de sécurité était signalé depuis 2012. Les barrières n’étaient pas fermées, les personnes n’étaient pas fouillées… Quand les terroristes sont arrivés, les portes étaient ouvertes», soutient Marie-Claude Desjeux. Cette dernière impute ainsi la responsabilité de cette défaillance aux sociétés qui exploitaient ce site, à savoir British Petroleum (BP), Sonatrach et la norvégienne Statoil. «Il y a franchement une négligence collégiale de tous ceux qui exploitaient ce site. Je ne suis pas sûre que cette attaque aurait pu être évitée. Moyennant quoi, si le niveau de sécurité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, avait été suffisant, cela aurait probablement retardé l’arrivée des terroristes pour faire le carnage que l’on connaît», déclare-t-elle. Le parquet de Paris, rappelons-le, avait ouvert, en 2014, une première information judiciaire. L’instruction de l’affaire devait être confiée à trois magistrats du pôle antiterroriste. Mais depuis cette date, aucune information n’a été donnée concernant le déroulement de l’enquête. Outre la France, en Grande-Bretagne, des familles des victimes avaient aussi lancé une action en justice. Ces dernières reprochent à BP, cogestionnaire du complexe gazier avec le groupe norvégien Statoil et la compagnie publique Sonatrach, de n’avoir pas pris les mesures de sécurité nécessaires afin de protéger la vie de ses employés. Elles contestent, dans ce sens, les conclusions de l’enquête judiciaire britannique, rendues publiques en février 2015 qui précisent que les sept victimes du Royaume-Uni «avait été tuées et que les terroristes étaient seuls responsables de leur mort». Y aura-t-il de nouveaux rebondissements dans cette affaire ?  

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