Après la publicité pour le jus N’Gaous, c’est celle pour l’huile Safia qui suscite la polémique. Le film présente une institutrice qui donne des cours de soutien chez elle. Alors qu’elle prépare des frites, elle pose une question à ses élèves : 20-18= ? L’un d’eux, visiblement en surpoids, répond qu’il peut résoudre l’équation mais seulement si elle lui donne des frites. L’institutrice lui donne vingt frites dans une assiette qu’il avale en n’en laissant que deux. Le mari de cette dernière arrive et demande si le déjeuner est prêt. Elle lui répond : «Le petit a tout mangé, il ne comprend qu’avec les frites.» Selon Abbès, un directeur artistique dans une agence de conseil en communication et média, l’emploi d’enfants dans ce contexte est «dangereux». «Utiliser les enfants de cette façon est un vrai problème. Peut-être que le concepteur voulait faire de l’humour, mais cette séquence peut être mal perçue par les téléspectateurs», explique-t-il. En effet, Manel, une téléspectatrice, se dit «choquée». «C’est grave. Je ne vois pas pourquoi ils sont obligés de rabaisser un enfant pour vendre de l’huile. Une pub est censée faire vendre, mais celle-ci ne fait que ternir l’image du produit. De plus, il ne faut pas oublier l’influence des réseaux sociaux via lesquels les consommateurs appellent au boycott, ce qui est une très bonne chose dans certains cas», lance-t-elle. Un responsable artistique d’une autre agence de conseil en communication estime aussi la démarche contre-productive : «Les spots publicitaires doivent toujours renvoyer une image positive du produit. Dans le cas de cette publicité par exemple, le consommateur peut faire le lien entre le surpoids remarqué chez l’enfant et l’huile, ce qui n’est certainement pas le résultat voulu par l’annonceur.» Le spécialiste affirme : «Il n’y a pas de problème pour utiliser un enfant souffrant de surpoids si le but du spot est de sensibiliser les spectateurs sur la nutrition, pas pour vendre un produit, cela est inacceptable.»
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