mardi 22 mars 2016

Six terroristes abattus : L’armée en état d’alerte à El Oued

Au moins six terroristes ont été abattus par les forces de l’Anp, à El Oued, lors d’une opération militaire menée très tôt dans la matinée d’hier, et qui se poursuit toujours. Livrée par un communiqué du ministère de la Défense, l’information fait état de la récupération de 5 pistolets-mitrailleurs de type kalachnikov, de 3 fusils-mitrailleurs (FMPK) et d’un pistolet automatique. Le communiqué n’a cependant pas donné les détails de cette opération qui intervient trois jours seulement après l’attaque terroriste avortée contre un site gazier de Kherchba, situé à 200 km au sud-ouest d’El Goléa, wilaya de Ghardaïa, en exploitation par les groupes pétroliers British Petroleum, Statoil et Sonatrach. Même si le communiqué ne fait pas état des détails de cette opération toujours en cours, il n’en demeure pas moins que celle-ci porte le nombre de terroristes abattus durant ce mois de mars dans cette région à au moins dix, parmi lesquels des résidus du GIA, qui avaient rejoint Aqmi, avant de s’en détacher pour faire allégeance à Daech. Composé d’une vingtaine d’éléments natifs de la région d’El Oued, de Guemmar et d’El Ménéa, ce groupe active particulièrement au sud-est du pays, notamment à El Oued, dans les régions frontalières avec la Libye et la Tunisie, mais aussi à Ouargla et un peu plus vers le sud de cette wilaya. Des sources sécuritaires n’écartent pas des liens avérés avec les terroristes libyens et tunisiens, qui semblent, toujours selon nos interlocuteurs, être leurs principaux pourvoyeurs d’armements et de logistiques. Les quantités de plus en plus importantes d’armes de toute sorte que les forces de sécurité ne cessent de récupérer, appartiennent en majorité à ce groupe, que les unités de l’Anp traquent depuis longtemps, particulièrement en ce mois de mars, après l’attaque spectaculaire à Ben Guerdane, cette ville du Sud tunisien, frontalière avec la Libye, par Daech, qui voulait en faire la première cité «occupée» par l’organisation criminelle de l’Etat islamique. Les informations sur la connexion de celle-ci avec des groupes terroristes algériens ont fait craindre le pire et suscité un renforcement accru au niveau de la bande frontalière. Le dispositif mis en place a permis d’ailleurs de récupérer un important lot d’armements importé de Libye et dissimulé dans des caches préalablement aménagées dans plusieurs endroits, surtout aux alentours de la ville de Guemmar, à El Oued. Une localité qui a connu les premiers «afghans» algériens et l’une des plus meurtrières attaques contre les appelés du service national, à la veille de l’Aïd, au début des années 1990. L’arsenal le plus important a été récupéré le 10 mars dernier après l’élimination de trois terroristes. Il s’agit de 6 systèmes de missiles anti-aériens de type Stinguer, 20 mitrailleurs de type kalachnikov, 3 lance-roquettes RPG-7, 2 fusils-mitrailleurs RPK, 2 fusils à lunette, 2 pistolets automatiques, 16 roquettes pour RPG-7, 4 grenades, 2 ceintures explosives, 383 balles de différents calibres et 97 chargeurs de munitions. De quoi attaquer une ville entière. Et c’est à Guemmar aussi que les services de la Sûreté nationale ont démantelé, début mars, un réseau de soutien à Daech, composé d’une dizaine d’éléments, dont certains ont fait le voyage en Libye. Le 19 mars, toujours dans la même région, les éléments de l’Anp ont trouvé, bien dissimulée dans une cache, une mitrailleuse 14.5, et une quantité importante de munitions, tout comme, ils ont récupéré, toujours dans les mêmes circonstances, un autre pistolet-mitrailleur. Cette offensive d’introduction de lots d’armements de plus en plus importants, par petites quantités et parfois par pièces, pour les dissimuler, a mis le commandement de la 4e Région militaire dans une situation d’alerte maximale où la pression sur les unités de contrôle et d’intervention ne fait qu’augmenter. De plus en plus grandissante, la crainte des services de sécurité est légitime. Pour eux, il n’est pas exclu que ceux qui ont stocké cet armement se préparent à un coup spectaculaire, à l’image de l’attaque de Tiguentourine ou de l’occupation de la ville de Ben Guerdane, au sud de la Tunisie. Cette inquiétude a d’ailleurs été exprimée, il y a quelques jours, par le chef d’état- major de l’Anp et vice-ministre de la Défense, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, à partir de Ouargla où siège le commandement de la 4e Région militaire. Sur un ton sévère, Gaïd Salah a appelé les troupes à «la vigilance», pour faire face à «un danger» qui guette «la stabilité» du pays, en raison de la situation chaotique en Libye, dont le territoire est transformé en une immense armurerie à ciel ouvert. L’attaque de Tiguentourine, en janvier 2013, et la tentative avortée de Kherchba vendredi dernier, ne sont pas des actes isolés. Ils s’inscrivent dans la logique des grandes puissances qui ont créé le chaos en Libye, en provoquant l’éclosion de multitudes de groupes terroristes dont la mission est de déstabiliser l’Algérie en s’attaquant à ses principales ressources situées dans des espaces aussi vastes qu’un pays, rendant le principe du risque zéro impossible à appliquer.  

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