jeudi 26 mai 2016

Exercices militaires d’envergure à Béchar

Aux côtés d’un des officiers les plus en vue de l’armée, le chef de la 3e Région militaire, le général-major Saïd Chengriha, Gaïd Salah crève l’écran du  JT de 20h de la télévision gouvernementale en se montrant en chef des opérations. Ahmed Gaïd Salah sur le champ des manœuvres militaires. Le chef d’état-major de l’ANP a passé quatre jours à superviser les opérations des troupes de la très sensible 3e Région militaire de Béchar. Une revue des troupes où le vice-ministre de la Défense nationale exhibe ses forces et se propulse au-devant de la scène. Aux côtés d’un des officiers les plus en vue de l’armée, le chef de la 3e Région militaire, le général-major Saïd Chengriha, Gaïd Salah crève l’écran du JT de 20h de la télévision gouvernementale en se montrant en chef des opérations. Un homme en action. Pendant qu’au nord du pays, la situation politique s’enlise dans les scandales de corruption et de luttes féroces sur fond de crise, lui s’emploie à renvoyer l’image d’un chef militaire qui «tient bien» ses troupes. Dans quelle perspective ? Mystère. A tort ou à raison, des observateurs lui prêtent des ambitions politiques ou tout au moins de vouloir jouer un rôle de premier plan. S’il n’est pas candidat, il aura son candidat. Il n’est pas faux d’affirmer que dans le flou qui domine la maison du pouvoir, Ahmed Gaïd Salah tente de tirer son épingle du jeu et s’emploie à peser de tout son poids sur les «choix» politiques futurs. Un œil sur les troupes et un autre sur le palais. De toute évidence, il se met dans une posture qui tranche avec celle du chef de l’Etat et chef suprême des forces armées, Abdelaziz Bouteflika, dont l’action est réduite à néant. «El Gaïd» est un homme à double casquette : il occupe à la fois une fonction militaire en tant que chef d’état-major et civile en sa qualité de vice-ministre de la Défense nationale. Il ne s’embarrasse pas outre mesure d’un cumul pourtant interdit par la Constitution. En poste depuis 12 ans, l’ancien chef des forces terrestres a su résister à toutes les tempêtes politiques et militaires qui ont secoué le régime. Il est souvent présenté comme un chef qui «souffre de légitimité» dépendant du «bouton nucléaire» sur lequel le chef de l’Etat peut appuyer pour l’éjecter hors de l’orbite et parfois comme un homme qui a «réussi à s’imposer et gagner ses galons». A 76 ans, il se voit en «Al Sissi» algérien. Le départ du général Toufik, l’ex-tout-puissant patron du Département du renseignement et de la sécurité, a permis en tout cas au chef des Tagarins une reprise en main totale des forces armées. L’on susurre dans le microcosme politico-médiatique algérois que le chef d’état-major serait devenu un épicentre politique autour duquel gravitent des acteurs politiques, des ministres qui «rouleraient pour lui» ou «seraient ses relais». En tout cas, certains ne s’en cachent pas. L’incertitude qui gagne des segments du pouvoir à une année des élections législatives, qui «détermineront» l’élection présidentielle, accélère de nouvelles alliances et précipite de nouveaux arrangements au sein du régime. Signe d’une fin de règne problématique. C’est le moins qu’on puisse dire. Scandales en cascade, soupçons de corruption qui pèsent lourdement sur de hauts responsables, maladie du Président, crise économique et contexte régional explosif sont autant de facteurs qui, manifestement, rendent la sortie de crise inextricable. Le comportement politique du gouvernement Bouteflika et de ses relais n’augure rien de bon.

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