jeudi 26 mai 2016

La coopération décentralisée en débat

L’Algérie et la France sont au «rendez-vous d’une confiance sans cesse renouvelée et d’une volonté active d’aller de l’avant,  main dans la main», a indiqué le ministre français de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales, Jean-Michel Bayle. La coopération décentralisée entre l’Algérie et la France s’est «progressivement intensifiée», donnant lieu à des «projets catalyseurs» caractérisés par une approche de partenariat et d’intérêt partagé, a indiqué hier à Alger le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, à l’ouverture des travaux des 3es rencontres algéro-françaises des maires et responsables des collectivités territoriales qui se déroulent au Palais des nations. «C’est ainsi qu’après les débuts timides où ces échanges se limitaient aux stricts rapports symboliques de jumelages marqués par des relations interpersonnelles, la coopération décentralisée s’est progressivement intensifiée, induisant des projets catalyseurs caractérisés par une approche de partenariat et d’intérêt partagé», a souligné M. Bedoui. Rappelant que «depuis plus de 30 ans, les accords de coopération décentralisée entre les collectivités des deux pays s’étaient multipliés, passant de 7 accords en 1989 à 13 en 1999», le ministre a annoncé que «plus de 50 conventions de coopération décentralisée et de jumelage ont été conclues entre les collectivités territoriales algériennes et françaises, tous échelons institutionnels confondus, sur des thématiques très variées comme la gestion urbaine, la protection de l’environnement, la gouvernance locale, les échanges culturels et la jeunesse». Noureddine Bedoui a fourni des exemples en citant «les coopérations entre la wilaya de Annaba et la communauté urbaine de Dunkerque, la wilaya de Sétif et la métropole de Lyon, la wilaya d’Adrar et le conseil général de la Gironde, la wilaya d’Alger et la mairie de Paris, la commune d’Oran et la mairie de Bordeaux». «De nouvelles relations se tissent chaque année, faisant de cette coopération une relation à la fois ancrée dans l’histoire et profondément contemporaine, d’où la nécessité de rentabiliser davantage les relations de coopération et d’en titrer le maximum de profits, réaliser des projets concrets de développement et améliorer le cadre de vie de la population», a indiqué le ministre, précisant que «les acteurs étatiques algériens et français ont de longue date soutenu le développement de la coopération décentralisée». Pour lui, «ce soutien est conforté en particulier par le document-cadre de partenariat (DCP), signé entre les deux parties en 2007 afin de faciliter les contacts et la mise en œuvre de projets de coopération et de jumelage entre les collectivités territoriales des deux pays». Ce n’est un secret pour personne que ce type de coopération n’a pas beaucoup avancé pour plusieurs raisons. Le ministre de l’Intérieur en a cité une, hier, parmi les plus importantes qui freinent le développement du pays mais aussi la coopération décentralisée : «Ce type de coopération découlait du fait que la collectivité territoriale était un acteur pivot dans le processus de développement, mais qui reste à professionnaliser.» Et de préciser que «tout le monde concède à dire que les compétences dévolues aux collectivités territoriales dans le domaine des relations internationales restent très limitées et en deçà de celles des acteurs étatiques». L’Algérie et la France sont au «rendez-vous d’une confiance sans cesse renouvelée et d’une volonté active d’aller de l’avant, main dans la main», a indiqué de son côté le ministre français de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales, Jean-Michel Baylet, dans une déclaration reprise par l’APS. Le responsable français a ajouté que «grâce à la volonté commune des deux présidents algérien et français, nous vivons une phase exceptionnelle de la relation franco-algérienne». Selon lui, «jamais la coopération n’a atteint un tel niveau d’intensité et de qualité». «Nous avons constaté une volonté commune d’ouvrer et de travailler ensemble, en particulier entre les régions françaises et algériennes, de coopérer sur les sujets de fiscalité.» Evoquant ses entretiens avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, M. Baylet a indiqué qu’il a été souligné «la volonté des deux présidents algérien et français de resserrer encore puissamment les liens déjà très étroits entre la France et l’Algérie et de porter haut et fort la coopération bilatérale entre nos deux pays». Interrogé sur une déclaration du président Hollande sur les harkis et les pieds-noirs, M. Baylet a indiqué que «dès 2012, le chef de l’Etat français avait clairement affiché sa volonté de resserrer les liens avec l’Algérie». «Aujourd’hui, dans un contexte plus général, il a abordé un sujet qui appartient à l’histoire de nos deux pays. Je crois que quand on relit la globalité de ses déclarations, il n’y a pas de quoi être choqué, et je souhaite que cela ne soit pas le cas et que rien n’altère la qualité de nos relations», a-t-il estimé.        

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