Ils étaient un peu plus d’une centaine de journalistes, militants politiques, élus et députés, syndicalistes, intellectuels et artistes, à l’image de Amour Abdenour et Boualem Ber, à avoir répondu à l’appel du collectif des journalistes de Béjaïa et de la CDDH pour soutenir les travailleurs du groupe de presse El Khabar. Ces journalistes et techniciens du journal arabophone, au nombre de 500, vivent dans l’incertitude avec la cabale lancée par le gouvernement pour empêcher le rachat du groupe de presse par l’homme d’affaires Issad Rebrab. «Après El Khabar, à qui le tour ?» interroge une pancarte brandie par un journaliste. Avant de procéder à la lecture de la déclaration du collectif des journalistes, notre confrère Kamel Medjdoub a tenu à préciser : «Nous sommes venus à la fois soutenir un journal qui risque de fermer ses portes et dénoncer les agissements du ministre de la Communication, Hamid Grine, chargé d’une mission, celle de faire taire les titres ayant une ligne éditoriale qui ne cadre pas avec la politique des décideurs.» Pour lui, «à travers cet acharnement contre El Khabar, El Watan est aussi visé, car les deux journaux ont des imprimeries en commun». Le rachat du journal permettra aux travailleurs et à ce média de vivre et de continuer son aventure intellectuelle. C’est dans ce sens que le représentant local d’El Khabar, Redouane Akour, est intervenu. «Votre présence ici prouve que l’affaire El Khabar vous concerne aussi», a-t-il dit à la foule. Et d’indiquer que «si on empêche la transaction commerciale, les seuls perdants sont les travailleurs». Plusieurs représentants de partis politiques étaient présents. Parmi eux, le RCD avec Mouloud Deboub qui a souligné : «Le cas El Khabar est une affaire sociale certes, puisque ce sont 500 travailleurs qui risquent de se retrouver demain au chômage. Mais il ne faut pas perdre de vue l’aspect politique de ce conflit, où Grine s’attaque à la ligne éditoriale d’El Khabar, et Bouchouareb, qui doit être plutôt devant le juge, harcèle Issad Rebrab en l’empêchant de reprendre El Khabar et sauver cette société.» Au nom du MDS, Rabah Rezki s’est félicité de la mobilisation de la société civile laquelle, à ses yeux, est plus que jamais consciente des dangers qui découleront du musellement de la liberté de la presse. M. Ikken, avocat et président de l’Association des victimes du Printemps noir, estime qu’«à travers notre soutien aux hommes de la presse, c’est le droit à l’expression libre et à l’information des citoyens que nous protégeons». Les représentants de Jil Jadid et du PT ont réitéré l’engagement de leurs partis à soutenir toute action qui vise à préserver des postes d’emploi et à combattre la pensée unique. Hocine Boumedjane, responsable de la CDDH, a déclaré de son côté que «l’Etat doit se contenter d’appliquer les textes de loi qu’il a ratifiés et élaborés au lieu de les piétiner en s’immisçant dans un contrat commercial». Les travailleurs du secteur de l’éducation ont exprimé leur soutien à travers les syndicats autonomes, comme le Snapap et le SNTE-Béjaïa. Ont également été représentés le parti de Ali Benflis, Talaie El Houriat, le Manifeste kabyle, la webradio Gouraya, le Forum socialiste, le Café littéraire ainsi que le Comité de solidarité avec les travailleurs de Béjaïa, tous signataires d’une déclaration commune.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire