lundi 2 mai 2016

Un jeune chômeur s’immole par le feu

Hamza, un jeune chômeur d’une trentaine d’années, a tenté, hier, de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu à proximité du cabinet du wali de Constantine,  où une vingtaine de sans-emploi ont répondu à l’appel du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) pour la tenue d’un sit-in à l’occasion de la Fête du travail. Le jeune homme a été secouru sur place avant d’être évacué en urgence par la Protection civile vers le CHU Ben Badis dans un état critique, selon le coordinateur de wilaya du CNDCC. Ce dernier nous a, par ailleurs, confié que le jeune chômeur en question, marié et père de deux enfants, s’est immolé pour avoir été empêché par la police de se rendre au cabinet du wali. Précisons que le mouvement de protestation avait débuté vers 11h dans le calme ; rien ne présageait un tel acte de désespoir de la part d’un des manifestants, lesquels s’étaient cantonnés au début à proximité de la station terminus du tramway. Les protestataires avaient choisi, selon les organisateurs du CNDCC, ce lieu pour sa haute symbolique de par sa proximité du siège de la wilaya et de la prison Coudiat. Les manifestants, qui arboraient des pancartes, scandaient des slogans, dont «Le travail est essentiel, la culture est secondaire», faisant référence probablement à la manifestation controversée «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» ; «Le 1er mai n’est pas un jour de fête pour nous mais un jour de deuil» et aussi «Nous militerons jusqu’à l’obtention d’un emploi». Une délégation de représentants des manifestants a été finalement reçue par un cadre de la wilaya, en début d’après-midi, suite au geste désespéré auquel a abouti cette action. Nourchene Djeghloud, 23 ans, licenciée en lettres anglaises, a assisté à cette rencontre rapide, meublée de promesses d’emploi «après inscription à l’ANEM», a répondu le représentant du wali. A noter, aussi, l’interpellation par la police de quatre jeunes de la CNDCC de Constantine, alors qu’ils venaient de Hamma Bouziane pour prendre part au sit-in auquel avait appelé la veille le comité. Ils ont été relâchés après avoir été fichés. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire