lundi 2 mai 2016

Une nécessité toujours en négociation

La situation du marché du travail est bien loin de la perfection et encore plus loin de booster véritablement l’économie nationale. Même si cela paraît alarmiste pour certains, la majorité des experts en relations de travail le disent haut et fort : les sociétés algériennes privées, et encore plus publiques, peinent à offrir un cadre de travail adéquat à leurs salariés leur permettant une évolution économique. Certains qualifient la situation actuelle de phase où la stagnation a le maître-mot dans ce marché qui se veut très dynamique et surtout flexible. Des constats moroses confirmés par les inspecteurs du travail qui relèvent chaque jour des conflits entre employés et employeurs, ainsi que des contournements de la loi 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail. Cela s’ajoute au refus d’accorder aux travailleurs le droit de se constituer en syndicat dans l’ultime volonté de diminuer leurs forces. Malgré tous ces constats alarmants et inquiétants, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a préféré baser toutes ses déclarations, à l’occasion de la célébration de la Fête internationale du travail, sur les acquis et les nouveautés apportées par le code du travail mis entre les mains des partenaires sociaux depuis près de deux ans. D’après M. El Ghazi, le nouveau code du travail est plein d’innovations. «Les plus importantes introduites dans le projet par les partenaires sociaux sont, à titre d’exemple, des mesures contre le harcèlement sexuel, le renforcement de la protection des enfants et des handicapés, la lutte contre le travail illégal, l’institutionnalisation du dialogue social sous formes bipartite et tripartite, l’interdiction de fumer sur les lieux de travail. Le texte prévoit aussi la révision du service minimum et l’encadrement de la médiation, le renforcement des mécanismes de traitement des données sur la situation de l’emploi, et la définition des notions d’unions, fédérations et confédérations», a-t-il déclaré dans une interview accordée à l’APS. Le ministre a nié toute incidence de l’actuelle crise économique et financière que traverse le pays sur les acquis des travailleurs. Il a aussi insisté sur la force du système de Sécurité sociale qui couvre tous les risques cités par l’Organisation internationale du Travail. «Basé sur le principe de solidarité intra et intergénérationnelle, le système national de Sécurité sociale constitue le maillon le plus important de la protection sociale et assure une couverture à plus de 12 millions d’assurés, auxquels s’ajoutent leurs ayants droit, ce qui représente la couverture de plus de 85% de la population algérienne, soit plus de 38 millions de bénéficiaires», ajoute-t-il avant d’annoncer l’installation du Conseil national d’hygiène, de sécurité et de médecine du travail et de la Commission des maladies professionnelles. Ces deux organes, qui seront officiellement installés dans quelques jours, joueront un rôle essentiel dans la définition des éléments de la politique nationale en matière de prévention des risques professionnels. En attendant que tout cela soit bien réel et visible sur le terrain, les salariés n’ont qu’à prendre leur mal en patience et poursuivre leur lutte pour leurs droits.

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