dimanche 17 juillet 2016

Déperdition scolaire : «Le taux est faible», selon Nouria Benghebrit

Le taux de déperdition «n'est pas important», a estimé la ministre de l’Education nationale en marge de la journée d’étude consacrée au décrochage scolaire, organisée hier à Alger par l’Observatoire national de l’éducation et de la formation (Onef). La ministre, qui n’a pas avancé de taux précis, se réfère à l’évaluation de la commission de l’Unicef qui a mené une enquête sur les systèmes éducatifs de la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient). Mme Benghebrit explique que le travail sur la déperdition scolaire entrepris par l’Onef doit s’intéresser aux détails concernant le phénomène du décrochage, les facteurs de risque, dont le redoublement répété et les relations conflictuelles au niveau des établissements. Dans ce sens, la ministre relève que le rôle du conseiller pédagogique et de l’orientation scolaire doit prendre toute son importance  dans le repérage de tout conflit au niveau de l’établissement avant de dégénérer sur un cas de déperdition. Mme Benghebrit explique par ailleurs que les statistiques concernant le phénomène ne prennent en compte que les élèves quittant le système scolaire durant le palier obligatoire, de 6 à 16 ans. La ministre constate le peu d’engouement enregistré par les établissements de la formation professionnelle pouvant constituer une issue pour les jeunes n’ayant pas les capacités requises pour continuer leur scolarité. Une enquête est également lancée pour diagnostiquer les causes de l’échec à travers les copies des candidats aux examens nationaux. Les mauvaises réponses des élèves peuvent révéler des dysfonctionnements dans l’apprentissage auxquels il serait urgent de remédier, ajoute la ministre. De son côté, Mustapha Medjahedi, directeur de l’Onef, a  expliqué que l’Obsevatoire a mené  une enquête qualitative depuis avril 2015 dans plusieurs wilayas (Alger, Oran et Sidi Bel Abbès) : «Nous avons évoqué avec les jeunes  leurs parcours et les raisons de leur décrochage. Les groupes ayant mené l’enquête ont touché également les catégories professionnelles, à savoir les inspecteurs, les  conseillers à l’orientation… Nous n’avons pas mené d’enquête quantitative, d’où l’absence de chiffres. Nous essayons de comprendre comment le jeune vit cette expérience au sein de l’établissement, sans sa famille et dans son entourage, pour dresser les bilans et décréter les mesures nécessaires.» Khaled Ahmed, président de l’Association nationale des parents d’élèves, interpelle la tutelle sur le devenir des enfants ayant «décroché» avant d'atteindre l’âge de 16 ans. «Les chiffres recueillis en 2005 indiquent que 500 000 élèves décrochent annuellement. C’est énorme, nous ne comprenons pas l’origine des assurances de la tutelle  qui qualifie le phénomène de ''faible''», explique M. Ahmed en marge de la rencontre. Redoublement répétitif Pour les professionnels du secteur, il y a un lien direct entre déperdition et redoublement de classe. Selon une étude publiée dans le numéro 14/2016 de la Revue sur la recherche en éducation éditée par l’Institut national de recherche en éducation, entre 2009/2010 et 2013/2014, ce sont 250 000 élèves qui redoublent annuellement au primaire et 800 000 au niveau du fondamental. Ce qui donne, selon la même revue, des taux de redoublement de 7% au primaire et de 20,6% au moyen durant l’année scolaire 2013-2014.             

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