jeudi 21 juillet 2016

Le Pôle du changement dénonce une violence politique

La très controversée loi organique relative au régime électoral votée par le Parlement provoque des remous dans les partis de l’opposition. Les formations politiques regroupées sous la bannière du Pôle des forces du changement estiment que cette loi «constitue une violence politique exercée par un pouvoir incapable et par une majorité parlementaire qui a perdu sa légitimité. Une violence contre les citoyens et l’expression libre de leurs choix». Réuni hier au siège du Parti de l’avant-garde des libertés sous l’égide de son coordinateur, Ali Benflis, le Pôle du changement juge que cette violence se traduit par «l’atteinte au pluralisme politique et le manque total de la moindre garantie pour la transparence des prochains processus électoraux». Pour rappel, la loi relative au régime électoral exige (dans son article 73) des partis politiques ayant participé aux élections de 2012 d’avoir obtenu 4% des suffrages lors de  précédentes échéances pour l’admission de leur dossier de candidature. Faute de quoi, les partis politiques se verraient privés de participation aux élections. Une mesure qui a fait polémique lors des  débats à l’Assemblée nationale. Le Pôle du changement, dont le principal animateur est Talaie El Houriat, considère que cette fameuse loi montre «l’obstination du pouvoir politique en place à fragiliser l’opposition et le remodelage d’un champ politique sur mesure». Le ton est encore plus virulent du côté du Pôle du changement lorsqu’il accuse le pouvoir de vouloir avorter toute possibilité de changement démocratique : «Il s’agit d’avorter toute volonté pouvant amorcer un changement démocratique pacifique et ordonné. L’objectif est d’orienter les prochains processus électoraux en faveur du maintien et de la pérennisation le pouvoir en place.» La coalition des partis redoute ainsi un retour au temps du parti unique et met en garde contre les conséquences de la loi relative au régime électoral. «Nous mettons en garde contre les retombées négatives du contenu des lois qui peuvent ramener l’Algérie au temps du parti unique et de consacrer un système autoritaire», préviennent les camarades de l’ancien candidat à l’élection présidentielle, Ali Benflis. S’exprimant sur l’état des libertés démocratiques, le Pôle du changement dénonce «les flagrantes atteintes aux libertés fondamentales des citoyens» et appelle à «la cessation totale des intimidations et des pressions exercées contre les médias qui ne sont pas inféodés au pouvoir», tout comme il appelle à «l’arrêt du harcèlement contre les défenseurs des droits de l’homme et les syndicats autonomes». Et c’est dans ce sens qu’il invite également les citoyens et la classe politique à «multiplier les actions pour défendre les droits fondamentaux et la liberté d’expression et d’opinion». Enfin, le Pôle du changement estime que le pouvoir en place n’est préoccupé que par la question de «son maintien et qu’il a fait rater à l’Algérie l’occasion de mettre en place une stratégie globale pour une sortie de crise politique, économique et financière».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire