dimanche 17 juillet 2016

«Les étudiants, un relais important dans la réussite des réformes économiques et politiques»

Pour le secrétaire général du RND, c’est une nécessité, pour la jeunesse à laquelle, il s’adresse de savoir d’où elle vient mais c’est aussi «une manière importante d’affronter la mondialisation, inévitable, en étant nous-mêmes». Invité par l’Union générale des étudiants algériens (UGEA) qui organise à Oran son université d’été, Ahmed Ouyahia est intervenu hier au Méridien avec une longue allocution axée, dans une large mesure, sur l’histoire. Pour lui, c’est une nécessité pour la jeunesse, à laquelle il s’adresse, de savoir d’où elle vient mais c’est aussi «une manière importante d’affronter la mondialisation, inévitable, en étant nous-mêmes». Cependant, les exemples qu’il donne se limitent à la guerre de Libération et, dans une moindre mesure, à la période islamique en évoquant les hauts faits d’armes de personnages comme Tarik Ibn Ziad et l’épisode aujourd’hui révolu où les Maghrébins portaient haut l’étendard du chiisme, référence aux Fatimides et autres koutama. Pas un mot sur la période d’avant l’islam, qui ne manque pourtant pas aussi de faits héroïques contre les tendances hégémoniques des empires de la période antique. Si, comme certains observateurs le lui attribuent, Ouyahia a des visées électorales, il se garde bien d’évoquer des questions que ses détracteurs risquent d’utiliser contre lui. Le statut de la langue amazighe étant maintenant tranché, la question est toujours d’actualité. Il répondra pourtant dans cette langue à une des quelques questions posées par les étudiants, ce qui en soit peut être un atout, c’est-à-dire le fait de maîtriser les deux langues nationales et désormais toutes deux officielles de l’Algérie indépendante. C’est sans doute dans la même logique qu’il tentera de se démarquer de la gauche. «Avec tout le respect que je dois à cette tendance, nous les avons entendus s’opposer aux réformes, aux partenariats, mais pas à l’import-import», indique-t-il, qualifiant juste auparavant de démagogues tous ceux qui se sont exprimés contre les réformes entreprises actuellement et dont certains, sans citer de noms, sont accusés de vouloir faire peur à la population. Il considère pourtant que l’Algérie des premières années de l’indépendance était «un pays progressiste qui s’est doté de moyens de production de biens qui, même s’ils n’étaient pas de meilleure qualité, couvraient néanmoins certains besoins de la population». Mais en ce temps-là, l’Algérie prônait le socialisme et Ouyahia met en avant certains des aspects de l’époque : le rôle attribué à la jeunesse instruite pour conscientiser les masses et leur faire admettre le bienfait des réformes, le retour à la formation technique pour faire fonctionner l’économie. «Je n’ai rien contre les filières littéraires, mais nous avons besoin d’ingénieurs pour faire fonctionner le secteur productif», déclare-t-il, quitte à soutenir ouvertement le système LMD qui répond le mieux aux exigences du monde de l’entreprise. «Nous avons des exemples de pays dits émergents, que nous respectons, comme l’Inde et le Brésil, mais dans ces pays, des millions de gens vivent marginalisés dans la pauvreté et ce n’est pas dans les valeurs de l’Algérie qui tient à sa justice sociale», précise-t-il en insistant sur la diversification mais surtout la modernisation de l’économie ainsi que la valorisation du travail, seules garanties pour que les générations futures puissent  bénéficier de ces acquis sociaux, dont la gratuité des soins, de l’éducation, l’accès au logement, etc. En termes de richesses minières, Ahmed Ouyahia reste prudent sur le cas du gaz de schiste en insistant sur le fait que malgré les protestations, l’Algérie n’était qu’en phase d’exploitation expérimentale afin d’étudier la rentabilité des puits et de prouver les réserves supposées. En réponse à une question posée dans ce sens, il a fait intervenir le lobby nucléaire dans les pays qui protestent le plus contre l’exploitation de cette ressource : «Croyez-vous que les Etats-Unis ne se soucient pas de leur population, un pays où le citoyen est maître ?»  

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