vendredi 22 juillet 2016

Retraite anticipée : Priorité aux femmes et aux métiers pénibles

Annoncé en juin dernier, le projet de loi fixant l’âge de départ à la retraite à 60 ans entrera en vigueur dès l’année prochaine. C’est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui l’a déclaré  hier à Alger. Le gouvernement avait annoncé lors de la tripartite du mois dernier avoir convenu, en accord avec les partenaires sociaux, de fixer l’âge de départ à la retraite à 60 ans dans le cadre d’un nouveau projet de loi modifiant l’ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d’âge. Ce texte «sera examiné prochainement en Conseil des ministres», a indiqué M. Sellal. Il mettra ainsi fin à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d’âge pour les employés n’ayant pas atteint 60 ans, quand bien même ils complèteraient 32 ans de service. Le Premier ministre a, cependant, affirmé hier que «la retraite anticipée est maintenue pour les femmes et les métiers pénibles» et que «ceux qui souhaitent continuer à travailler jusqu’à 65 ans pourront le faire dans certaines entreprises». Au lendemain de la tripartite, cette annonce avait fait couler beaucoup d’encre et beaucoup de travailleurs répondant à ces conditions s’étaient précipités pour boucler leurs dossiers avant l’entrée en vigueur de la décision. Allonger l’âge de la retraite ou toucher aux principes de la proportionnelle et des 32 ans de service sont censés être un moyen de maintenir l’équilibre de la Caisse nationale des retraites (CNR). Cotisation Celle-ci se trouverait menacée notamment par l’amélioration de l’espérance de vie de la population. D’ailleurs, c’est l’argument avancé par le Premier ministre. «L’espérance de vie étant de 77 ans aujourd’hui contre 40 ans dans les années 1960, l’Algérien peut travailler plus», a estimé M. Sellal. Mais elle est surtout menacée par le ralentissement de l’activité économique et la part importante de l’informel. Il faut savoir que la norme mondiale en termes de cotisation est de 4 salariés pour un retraité. En Algérie, ce chiffre est de 3,5 soit en deçà des standards. Car la situation s’est dégradée au fil des années. En 2005, on comptait 5 personnes qui cotisent pour un retraité, en 2015, il n’y en avait plus que 3,8. Le problème de la CNR étant donc à origines multiples, il faudra plus que la limitation de l’âge de la retraite à 60 ans pour maintenir son équilibre d’une façon pérenne. A la fin de 2015, près de 800 000 travailleurs étaient concernés par les pensions de retraite cadre de la retraite proportionnelle (70%) et sans condition d’âge (30%), selon les chiffres de la CNR. Au total ce sont plus de 50% des retraités qui bénéficient de pensions de retraite directe.  

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