Voyager en avion avec une pathologie est parfois mission impossible. Maaroufi Zohra, victime d’un grave accident de la circulation survenu le 1er juillet à la sortie nord du village d’Arak, à 340 km de Tamanrasset, en a fait l’amère expérience. Accompagnée de son époux, la miraculée, qui a vécu une tragédie routière et s’en est sortie avec plusieurs luxations intervertébrales, selon le rapport médical en notre possession, se voit refuser le transport à bord d’un avion de la compagnie tunisienne Nouvelair à destination d’Alger pour rallier la clinique où elle doit subir une intervention chirurgicale urgente. L’absence de clauses stipulant le transport de malades sur civière à bord de cet aéronef affrété par Air Algérie serait le motif du refus, selon les proches de la malade qui, malgré ses difficultés à se mouvoir, est contrainte de faire plusieurs va-et-vient vers l’aéroport situé à 12 km de l’hôpital où elle est alitée depuis une semaine sans parvenir à convaincre les partenaires tunisiens soucieux d’appliquer la réglementation au détriment d’une vie humaine. Ce qui en dit long sur les difficultés rencontrées par les malades de cette wilaya du Grand-Sud et le flou sur les conditions liées au transport aérien des personnes en difficulté. «Zohra n’est qu’un exemple parmi tant d’autres dans cette wilaya en manque de tout. En attendant que le projet de créer des avions médicalisés au profit de ces régions sahariennes voie le jour, nos malades souffrent le martyre», s’indigne B. Toufik, proche de la victime originaire de la wilaya de Ghardaïa. Jointe par téléphone, une source auprès de la délégation régionale d’Air Algérie à Tamanrasset affirme que «le contrat conclu avec Nouvelair n’a pas prévu le transport de malades sur civière. La compagnie a donc le droit de refuser ou de débarquer des passagers présentant des problèmes qui risquent de s’aggraver ou d’avoir de graves conséquences durant le vol». Il est à noter que la DG de la compagnie nationale a été saisie à maintes reprises sur cette affaire pour accorder une autorisation de transport, ne serait-ce qu’à titre exceptionnel, à cette malade qui risque de trépasser dans des circonstances scandaleuses qui s’ajouteraient au feuilleton des esclandres ayant déjà souillé le département de Boudarbala.
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