La bonne nouvelle aura tenu 24 heures. La levée de l’interdiction d’importation de véhicules de moins de trois ans annoncée par le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, ne serait pas effective. Selon des indiscrétions, elle aurait été annulée par le Premier ministre suite à des «pressions internes». Il y a à peine deux jours, M. Belaïb évoquait le retour prochain — probablement à partir de 2017 — à l’autorisation d’importation de véhicules d’occasion de moins de trois ans. Une décision subordonnée à l’élaboration d’un cahier des charges afin de «ne pas importer des véhicules représentant des dangers pour la circulation». Le cahier de charges étant, pour le ministre, «mieux que l’interdiction». Le ministère du Commerce était injoignable pour confirmer ou infirmer une quelconque marche arrière au regard de l’annonce faire mardi dernier au forum d’El Moudjahid. La nouvelle, largement reprise par la presse, avait fait beaucoup d’heureux parmi les bénéficiaires potentiels de cette mesure, qui y voient une occasion de rééquilibrer un marché automobile où les prix ont littéralement explosé «avec des hausses de plus 50%», selon Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection du consommateur (Apoce). La dépréciation du dinar ainsi que la réduction de l’offre en raison des restrictions à l’importation ont rendu l’acquisition d’une voiture neuve quasiment impossible, au moment où le marché de l’occasion s’envole. L’aubaine n’en serait donc pas une. Selon certains économistes, la baisse du pouvoir d’achat, qui va s’accentuer avec la prochaine loi de finances, annihilera toute volonté d’acquisition d’un véhicule, même d’occasion, pour le salarié moyen, sachant que cet achat sera conditionné par l’achat de devises sur le marché parallèle au prix fort. Du côté des concessionnaires automobiles également, la réaction à l’annonce de M. Belaïb a été mitigée. Leur association, l’AC2A, estimant que sans concertation avec les professionnels du secteur et sans cadre règlementaire précis, cette reprise des importations pourrait présenter des «risques». Mais on n’en est pas encore là car pour l’heure, la décision du gouvernement reste floue.
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