dimanche 9 juillet 2017

Le MSP renforce ses rangs

La fusion entre le MSP et le Front du changement (FC) a été officiellement entérinée hier, samedi 8 juillet. Elle marque la dernière étape d’un rapprochement entamé en janvier entre les deux formations islamistes, contraintes de regrouper leurs forces pour les législatives et au moment où la mouvance islamiste se réorganisait en deux blocs. Si la première alliance formée par Ennahda, El Adala et El Bina El Watani, dirigée par Ahmed Dane, un dissident du MSP, permet aux partis de garder leurs entités, la fusion entre celles du MSP et le FC est tout autre et mène à la disparition du Front du changement, dont le chef rejoint avec armes et bagages son ancien parti. «C’est la conjoncture politique actuelle qui l’impose», avait avancé M. Benabdallah en charge de la communication du MSP pour justifier cette fusion. Pour Abdelmadjid Menasra, la disparition de sa formation politique devait passer par l’accord des cadres et militants du Front du changement (FC). Pour y parvenir, l’ancien ministre de l’Industrie et de la Restructuration dans le gouvernement Benbitour a organisé le 1er juillet un congrès extraordinaire à Alger, au cours duquel la décision de dissolution fut approuvée à l’unanimité. Pour celui qui fut l’un des fondateurs du MSP, la boucle est bouclée. M. Menasra revient au parti après en avoir claqué la porte en 2009 en compagnie d’une quarantaine de cadres signataires d’un communiqué au vitriol dans lequel ils accusaient la direction de l’époque «d’avoir renié l’école de la modération créée par Cheikh Nahnah», le président du mouvement disparu en 2003. Pour M. Makri, cette fusion cache d’autres objectifs. Elle lui permet de mettre définitivement hors d’état de nuire le grand rival Soltani, coincé entre deux personnalités qui ne le portent pas dans leur cœur et qui vont se partager le pouvoir alternativement. Si sur le papier la fusion est scellée, rien n’est réglé sur le terrain et le parti se prépare déjà à faire face à des impondérables «Des difficultés se poseront à l’Union, mais nous saurons y faire face avec davantage de sincérité», a déjà prévenu le chargé de la communication du parti. Pour ce faire, Abderrazak Makri a annoncé la tenue, le 21 juillet prochain, d’un congrès extraordinaire consensuel pour entériner la fusion, suivi d’une période de coprésidence de huit mois. C’est à Abdelmadjid Menasra que reviendra l’honneur d’assurer la présidence durant les quatre premiers mois, puis Abderrazak Makri assurera les quatre mois suivants, avant qu’un congrès prévu au cours du premier trimestre 2018 en présence des délégués des deux mouvements élus par la base ne parachève définitivement le nouveau MSP.

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