mardi 4 juillet 2017

«Le système politique va à l’affrontement avec la rue»

Le PLD appelle à l’inauguration d’une nouvelle ère par la mise en chantier d’une transition républicaine et démocratique. Le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) de Moulay Chentouf a dressé un tableau peu reluisant de la situation générale du pays. Saisissant l’occasion du 55e anniversaire de l’Indépendance, le PLD considère que l’Algérie d’aujourd’hui n’a pas été à la hauteur de la Révolution. «L’Algérie indépendante s’apprête à marquer son 55e anniversaire. Le 5 juillet 1962 aurait dû être plus qu’une naissance, une véritable renaissance ! Mais les vicissitudes de l’Histoire en ont décidé autrement. L’Algérie de 2017 n’est même pas à la hauteur d’honorer le combat de celles et ceux qui ont été les héros de son indépendance», a-t-il souligné. De la situation aux frontières à la crise économique en passant par l’offensive islamiste dans la société, le PLD tire la sonnette d’alarme, décrivant ainsi un pays au bord du chaos. «Le pays est entre les mains d’une économie informelle dominante et une oligarchie financière impitoyable qu’il s’agit de combattre sans concession pour sortir le pays du marasme», a relevé cette formation politique, qui évoque la défaillance du système éducatif, mais aussi de l’université clochardisée. Une défaillance qui hypothèque l’avenir de générations entières d’Algériens et celui de tout un pays. «Le système éducatif de façon générale, tourné vers le passé, est défaillant et miné par la corruption. Il est incapable de propulser nos enfants vers l’avenir. C’est le cas de l’université qui, au lieu d’être le lieu du savoir et de la connaissance, l’espace du foisonnement des idées et du débat contradictoire a chuté dans le raidissement de la pensée, la paresse intellectuelle et l’institutionnalisation de la fraude et la violence, comme vient de nous le confirmer cet assassinat odieux au marteau d’un professeur d’université (...) et le repêchage des retardataires au baccalauréat, sur ordre du président Bouteflika.» Pour le PLD, «l’Algérie a eu plusieurs opportunités pour se remettre d’aplomb, mais les stratégies de réponse à la crise peinent à émerger». Il estime que le pouvoir est face à une crise sans précédent de la représentation politique. «La société ne se reconnaît pas en lui, mais l’échec cuisant de ces élections législatives ne semble pas l’orienter vers l’ouverture politique et la recherche de nouveaux espaces de dialogue», a insisté cette formation politique selon laquelle «la déréliction du pays creuse les antagonismes de la société autour de failles sociales, culturelles et religieuses». «Si les solutions tardent à venir, le ciment qui scelle l’unité du pays risque de céder devant les dynamiques de fragmentation de la société. A force d’usurper la parole du peuple et de faire de la rente l’alpha et l’oméga d’une stratégie politique nationale, l’Algérie est devenue un contresens de l’Histoire», a dénoncé ce parti pour lequel «un système qui fonctionne sans partis, sans syndicats, donc sans espaces de médiation, va irrémédiablement au mur et à l’affrontement avec la rue car la culture de l’entre-soi entretient la frustration, tue tout espoir de renouvellement et entraîne le pays vers l’inconnu et le risque d’éclatement». «Si nous voulons entrer de plain-pied dans la modernité, alors il faut nous convaincre de l’urgence du changement», conclut le PLD, qui appelle à l’inauguration d’une nouvelle ère par la mise en chantier d’une transition républicaine et démocratique.

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