mardi 4 juillet 2017

Les concessionnaires reconnaissent la faillite de la démarche

L’Association des constructeurs et concessionnaires automobiles en Algérie (AC2A) présidée par Sefiane Hasnaoui a applaudi les propos du ministre qui a qualifié l’industrie automobile en Algérie d’«importation déguisée». «L’Association des concessionnaires tient à confirmer son support le plus actif aux orientations de développement structurel de l’industrie automobile en Algérie», est-il écrit dans une déclaration transmise à notre rédaction par l’AC2A. De l’avis des animateurs de cette association, l’industrie automobile ne pourra s’ancrer durablement que par la densification d’un véritable réseau de sous-traitance industrielle, accompagné d’un transfert de technologie et d’une politique de formation continue. Pour l’association, l’implication de l’ensemble des parties, le gouvernement, les pouvoirs publics, les investisseurs et les fabricants, est fondamentalement nécessaire pour assurer un développement maîtrisé de cette industrie. L’industrie automobile étant un vecteur de développement, l’association rappelle que le secteur de la pièce de rechange et des composants automobiles reste une étape prioritaire dans le développement de cette industrie. «Cette industrie fortement structurelle offre des opportunités d’exportation solides pour notre pays», affirme AC2A, persuadée que l’implication des PME-PMI est une approche nécessaire pour s’assurer du succès durable de notre industrie. Par ailleurs, les concessionnaires et constructeurs d’automobiles ont refusé de commenter les propos du nouveau ministre à l’exception de Mohamed Bairi, PDG d’IVAL. Bairi reconnaît l’existence d’une anarchie dans le domaine de l’industrie automobile et plus particulièrement dans le montage des voitures, il plaide pour un nouveau cap pour avoir une visibilité. «Aujourd’hui tel qu’établi pour le montage de voiture, le cahier des charges n’est pas rentable pour notre pays», affirme M. Bairi. A la question de savoir pourquoi, il répond : «Tout simplement parce que le véhicule arrive semi ou complètement fini, donc il n’y a rien à assembler.» Pour lui, tout a été fait dans la précipitation et sans l’implication des concernés. «L’industrie automobile, on ne la crée pas en une année ou six mois. Il nous faut au minimum une dizaine d’années, dont au moins quatre ou cinq ans pour bâtir ce qu’on appelle du CKD. Un projet comme le montage de véhicules nécessite une maturation et surtout l’avis de tout le monde», préconise M. Bairi. D’après lui, il fallait, dans un premier temps, organiser des assises de l’industrie de l’automobile pour discuter du montage, de la formation et de la sous-traitance. «La législation à elle seule ne suffit pas ;  la preuve, nous récoltons aujourd’hui l’échec de cette opération», tranche M. Bairi, précisant que pour pouvoir investir dans le domaine automobile, il faut impérativement avoir un réseau de sous-traitance. «En Algérie, nous avons grillé plusieurs étapes, il fallait d’abord former le personnel, bâtir un réseau de sous-traitance avant de se lancer dans le montage de véhicules. Je possède une usine et avec 100 personnes et en l’absence d’un personnel qualifié, je ne peux produire que trois véhicules par jour. Ce n’est pas normal.»

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