mercredi 2 août 2017

La crise s’accentue au MPA

Amara Benyounès n’a jamais assumé ses responsabilités, ni ses positions. J’ai démissionné du MPA au même titre que des centaines d’autres cadres et militants et j’ai la preuve de ce que j’avance, contrairement au patron du MPA.» Cette mise au point est de Abdelhakim Bettache, maire d’Alger et ex-coordinateur du bureau de la wilaya d’Alger du MPA. M. Bettache a été le premier à claquer la porte du parti. En remettant sa démission, il a dénoncé les «pratiques malsaines» et les «coups enfantins» qui sont légion au MPA et dont les principaux objectifs étaient de «semer la zizanie et porter atteinte à la stabilité du parti au niveau de la fédération d’Alger».  Plusieurs autres cadres et pas des moindres lui ont emboîté le pas. La crise qui secoue le MPA est sérieuse, même si Amara Benyounès tente de la minimiser. La preuve étant, après les militants, c’est au tour des députés de jeter l’éponge. Lundi, Nazih Beramdane, élu député du MPA au niveau de la wilaya de Guelma, quitte le parti et dénonce le diktat imposé par le leader de cette formation politique. Ancien journaliste et directeur de communication de l’ONCI, ex-directeur général de l’Aarc, Nazih Beramdane a justifié à son tour sa démission «par le climat malsain qui règne au sein du MPA», mais aussi en raison du non-respect par la direction du parti des textes et règlements régissant le fonctionnement du MPA. Cependant, M. Beramdane coordinateur de la wilaya de Guelma et néanmoins membre du conseil national du MPA, n’est pas le seul de sa formation politique à avoir démissionné. C’est la saignée avec la démission collective des 34 coordinateurs de la wilaya et de plus de 700 militants. Ce député qualifie la situation d’insoutenable. «Le MPA est géré par trois personnes qui décident de tout. Ces gens dégomment des militants comme ils veulent et en placent d’autres de la même manière», affirme le député pour qui Amara Benyounès a commis des erreurs impardonnables, ce qui a poussé les militants sincères à partir. Il est reproché également à Amara Benyounès d’avoir imposé à Guelma des personnes étrangères au parti en prévision des élections locales. «A plusieurs reprises, le chef a pris des décisions en violation flagrante du règlement intérieur du parti. Mieux, il a même imposé son choix pour la désignation du chef du groupe parlementaire, et maintenant il veut refaire le même coup des élections législatives. Notre démission a été réfléchie», révèle le député. Selon le maire d’Alger, des militants de plusieurs autres wilayas vont suivre leur exemple. Mais qu’adviendra-t-il de ces démissionnaires ? Ces derniers vont tenir une réunion dans les prochains jours pour décider du sens à donner à leur action. Le P/APC d’Alger, qui n’a pas caché son intention de présenter sa candidature aux prochaines élections, n’est pas en faveur d’une action visant le redressement du parti, mais il n’est pas contre la récupération du MPA. «Beaucoup de partis politiques m’ont approché pour intégrer leurs rangs. Pour l’heure, je n’ai pas encore pris de décision. Nous allons nous réunir dans les prochains jours et ensemble nous déciderons de l’étape suivante. L’idéal est de récupérer le MPA», tranche Bettache.  

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