mercredi 16 août 2017

Près de 2500 boulangeries ont baissé rideau

Si la situation ne change pas et que les autorités, notamment le ministère du Commerce, ne songent pas à lui trouver de véritables solutions, le métier de boulanger finira par disparaître. C’est le constat fait par Youcef Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), suite à la fermeture de près de 2500 boulangeries depuis de le début de l’année en cours. En effet, les boulangers mettent la clé sous le paillasson dans plusieurs régions du pays. La cause ? Selon M. Kalafat, les raisons sont diverses, mais elles restent toutes liées à un seul fil qu’est la lourdeur des charges de ce métier. «Avec les dernières augmentations, les charges ont augmenté à de façon inimaginable, rendant ainsi la marge bénéficiaire de 3% complètement insignifiante. Nous travaillons à perte», explique notre interlocuteur. Les charges dont parle le président de la FNB sont en fait l’augmentation des prix de l’électricité, du gaz et de tous les autres produits qui entrent dans la fabrication du pain. «Nous ne faisons pas le pain qu’avec de la farine. Certes, la farine est une matière première essentielle, mais elle n’est pas l’unique composant. Nous dépensons des sommes faramineuses en factures d’électricité, de gaz et sur les autres produits indispensables, tels que la levure et les améliorants. C’est la raison pour laquelle nous demandons que notre marge bénéficiaire soit levée à 20% afin que ce métier reprenne sa place et que les boulangers soient encouragés dans leur besogne. En plus de l’augmentation de la marge bénéficiaire, nous demandons que la farine subventionnée ne soit destinée qu’à la fabrication du pain de boulanger et que son emballage change avec une grande marque dessus, où serait écrit ‘‘interdit à la vente’’», explique notre interlocuteur qui ajoute que lors d’une rencontre qu’ils ont tenue le mois dernier avec le ministre du Commerce, Ahmed Abdelhafid Saci, ils ont exposé leur plateforme de revendications afin de prévenir une éventuelle disparition de ce métier. Ils sont sortis avec une promesse formelle d’intervention dans ce sens. Rien de plus ! Pour l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), la situation des boulangers est très délicate et a un impact direct sur la bourse du consommateur. Des pénuries de pain sont à déplorer dans plusieurs régions du pays. Cela est dû à la fermeture d’un nombre important de boulangeries qui ont pour la majorité changé d’activité pour d’autres plus rentables, mais aussi à la période de congé d’une grande partie de ceux qui restent. Il rapporte également la rareté du pain normal. Un pain qui ne rapporte pas vraiment pour les boulangers qui préfèrent opter pour le pain amélioré et les pains spéciaux dont le prix dépasse souvent les 15 DA. Une situation critique qui n’est pas près de trouver d’écho au sommet de l’Etat, notamment avec ce nouveau changement à la tête du gouvernement.

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