La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, continue d’alerter sur les conséquences de la loi de finances 2016. Hier, elle a choisi la ville de M’sila pour appeler à nouveau à la résistance. C’est dans une salle pleine comme un œuf qu’elle a entamé son discours fleuve sur ces questions de prédilection. Pendant une heure et 12 minutes, Louisa Hanoune est revenue sur plusieurs événements ayant marqué la scène nationale ces derniers jours, à commencer par le passage en force de la loi de finances 2016, l’ingérence des éléments du comité central du FLN, en passant par la crise profonde que vit le pays et la fragilisation de nos institutions, le harcèlement des icones de la Révolution algérienne et le projet de Constitution. La plus grande proportion de la population algérienne, selon Mme Hanoune, est touchée par la politique d’austérité mise en œuvre par le pouvoir en place et qui vise, a-t-elle souligné, à soustraire aux pauvres pour donner aux riches à travers notamment les différentes exonérations d’impôts pour cette dernière catégorie. Les augmentations des tarifs du gaz, de l’électricité et de l’eau ne sont pas pour faciliter la vie à cette masse importante de la population. Sans oublier, a-t-elle dit, cette discrimination en matière d’imposition à une frange de la population plutôt qu’à une autre des taxes à l’image de la taxe d’habitation imposée aux citoyens de quatre villes importantes : Alger, Oran, Constantine et Annaba, même si ces citoyens vivent dans des ghettos. La protection de la production nationale, préconisée par le PT à un moment donné, est dépassée et les produits qui ont connu des augmentations de prix de revient ne sont plus à la portée de la classe moyenne. Laquelle classe, a ajouté Mme Hanoune, ne s’y retrouve plus en dépit des augmentations de ses salaires. Cette classe est, du fait de cette politique, en train de s’effondrer, au moment où une petite proportion nage dans l’opulence. «Cette spirale infernale qui s’installe dans le pays, est-ce le PT qui en est responsable», s’est interrogée Mme Hanoune, en pointant du doigt le circuit parallèle qui s’est incrusté dans le cercle du pouvoir. «Est-ce la cause de la colère populaire qui se manifeste ça et là dans le pays ? Ce sont ces prédateurs qui sont en train d’inciter au soulèvement populaire.» Mme Hanoune a fustigé la déviation de la Révolution algérienne à travers le harcèlement des icones à l’image de Mme Drif-Bitat et M. Saâdi, qu’on est en train de salir en usant de sources de l’ennemi juré qu’est Salan. Mme Hanoune a inventorié les articles de la loi de finances 2016 (59, 51, 53, 71 et 62) qui démontrent la déviation à 180° de la politique économique du pays. Louisa Hanoune a remis sur le tapis les promesses du président de la République quant à la révision de la Constitution qui, selon les propos de Bouteflika, devrait constituer un contrat social impliquant le débat populaire, aboutissant inéluctablement à un référendum populaire. Mais cela n’a malheureusement pas été le cas. «Le changement démocratique tant attendu n’a pas eu lieu», soutient-elle. Dans cette phase cruciale, Mme Hanoune a fustigé les tentatives de redressement en utilisant les cadres du parti présents à M’sila, démontrant que leur tentative a lamentablement échoué. Avant de clore son intervention, Mme Hanoune a exhorté la population algérienne à faire de la résistance contre les menaces qui ciblent le pays.
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