mardi 26 janvier 2016

Nécessité d’un cadre réglementaire pour bloquer les sites dangeureux

Les sites djihadistes faisant l’apologie du terrorisme et d’autres pornographiques sont de plus en plus répandus sur internet. Ce qui peut représenter un danger pour les utilisateurs, particulièrement les jeunes, la frange la plus exposée à ce phénomène. Faut-il que l’Etat bloque ces sites qui incitent à la violence, à la consommation de la drogue ou à la vente d’armes ? La question a été posée, hier, à Houda-Imane Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), lors de son passage au forum d’Echaâb. «Il faut un cadre réglementaire qui détermine la qualité de site djihadiste. Je suis favorable pour une instance pouvant s’acquitter de cette tâche. Car ce ne sont pas le rôle ni les prérogatives du MPTIC, le ministère interviendra sur le volet technique», a-t-elle répondu. Selon elle, seule cette instance pourra trancher si tel site est considéré comme djihadiste ou religieux, s’il est pornographique ou culturel. Dans un autre cadre, elle a réduit le retard de l’e-paiement à «une problématique purement technique». «La certification électronique n’est pas encore mise en œuvre pour garantir la sécurité du consommateur. La priorité est de déployer le réseau d’accès à internet sur tout le territoire national et d’aller graduellement vers l’économie numérique qui sera bénéfique à l’ensemble des secteurs.» Pour la ministre, sans internet, l’Algérie ne pourra pas aller vers la gouvernance électronique, l’administration électronique ou l’enseignement en ligne. Houda-Imane Feraoun, qui semble maîtriser de plus en plus ses dossiers, fait passer un message politique avec subtilité : il s’agit d’intensifier les efforts pour promouvoir le service public et répondre aux attentes du citoyen. Autre annonce : la loi 2000-03 sur les TIC, quinze ans après sa promulgation, ne répond plus aux exigences du secteur. Une nouvelle loi est donc nécessaire et dans ce cadre, le ministère est «au stade de recueillir des propositions». Elle rassure aussi qu’il n’y aura pas d’augmentation des tarifs d’internet, insistant sur le fait qu’Algérie Télécom est un opérateur économique qui doit générer des profits. Elle regrette que «le contenu national reste modeste, ce qui ne permet pas de le vendre. Alors que dans d’autres pays, c’est le cas, ce qui permet une baisse sensible des prix d’accès, voire la gratuité». Concernant le cahier des charges pour la quatrième génération de téléphonie mobile (4G), elle a affirmé qu’il «a été tenu compte de l’équilibre entre les volets économique et technique. Nous avons exigé une haute qualité de service et de garantir une couverture de 10% de chaque wilaya dans une première étape. Aucun opérateur n’est obligé d’ aller à la 4G s’il pense que cela le désavantage». Une déclaration qui doit être comprise comme une réponse à peine voilée à l’adresse d’Ooredoo, dont son PDG a déclaré récemment à TSA (14 janvier 2016) : «Nous voulons une 4G sans restriction, comme cela a été le cas pour la 2G et contrairement pour ce qui s’est fait pour la 3G.»

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