vendredi 22 janvier 2016

Une augmentation durable des prix fera grimper celui du mètre carré des logements LPP

- Comment expliquez-vous les hausses de prix des matériaux de construction ? L’augmentation du prix du ciment ces derniers jours n’est qu’une réaction naturelle à la décision de mise en place des quotas. Elle n’est pas due à une baisse de l’importation, donc de l’offre. Elle est aussi due aux aléas climatiques, la période de beau temps qui perdure dans notre pays cette année n’a pas réduit la demande durant la période hivernale comme de coutume, ce qui a contribué à accentuer les tensions sur certains matériaux de construction. L’annonce des pluies ces jours-ci va refroidir la demande. Il faut rappeler également que les besoins en ciment de l’Algérie sont estimés à 29 millions de tonnes/an, alors que les entreprises nationales, publiques et privées, produisent à peine 17 à 18 millions de tonnes par année, soit un déficit de 11 millions de tonnes par an. En attendant l’entrée en activité graduelle des nouvelles cimenteries d’ici début 2017, de nouvelles capacités de production permettront de réduire ce déficit. Ainsi, les 2 cimenteries privées en cours de réalisation à Biskra de 3,7 millions de tonnes/an et les cimenteries publiques de Aïn El Kebira et de Chlef, d’une capacité de 4 millions t/an, à elles seules vont réduire la pression. Dans ce cadre, et afin d’arriver à l’autosuffisance, le gouvernement a mis en place le système de quotas pour protéger et promouvoir l’outil de production national qui est une source de création de richesse et surtout d’emplois et réduire le recours à l’importation qui puise dans nos réserves de change. Le quota sera défini par rapport au déficit qu’enregistre le marché national, pour ne pas créer de pénurie sur le marché et n’importer que le strict nécessaire. - Ces augmentations affecteront certainement le prix au mètre carré... Vu que l’augmentation des prix est une réaction à une décision, les prix seront amenés à baisser dans un futur proche, et aucune incidence directe sur le coût de réalisation des logements n’est attendue. Cependant, le risque que peut engendrer le système de quotas est de favoriser la spéculation via le stockage n’est pas à écarter s’il n’y a pas de régulation effective du marché. Aussi, la quantification du quota à importer doit prendre en considération et d’une manière réactive tout dérèglement de l’offre (arrêt d’une cimenterie pour maintenance par exemple) afin d’éviter une augmentation durable des prix. C’est dans cette seule hypothèse que le coût des logements peut être affecté, même si le coût des matériaux de construction ne représente qu’un faible pourcentage du coût global d’une construction. - Les programmes de logements publics seront-ils affectés ? En termes de coûts, les programmes de logements publics social, AADL et LPP ne seront pas affectés pour la simple raison que l’Etat prend en charge à travers des mécanismes réglementaires et contractuels les surcoûts des projets résultant de l’augmentation des prix des matériaux de construction. Cependant, le prix du mètre carré des logements LPP pourrait connaître une augmentation si les prix des matériaux de construction, (ciment, acier, etc.) augmentent durablement, puisque les coûts supplémentaires seront supportés par les souscripteurs. En tout état de cause, cette hausse des prix des matériaux de construction ne peut perdurer puisque la demande qui est principalement publique est appelée à baisser au même rythme que les prix du baril du pétrole.

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