mercredi 24 février 2016

L’Italie autorise des drones américains à frapper l’EI à partir de son territoire

L’Italie a donné son accord à l’utilisation au cas par cas de drones déployés sur la base américaine de Sigonella, en Sicile, pour combattre le groupe Etat islamique (EI) en Libye, a déclaré la ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti. Les Américains «devront demander» une autorisation «à notre gouvernement chaque fois qu’ils voudront utiliser un moyen en partance de Sigonella», a précisé la ministre dans une interview hier au quotidien Il Messaggero, reprise par l’AFP. Ces frappes seront limitées aux opérations nécessaires «en dernier ressort» pour «la protection des installations et du personnel américains et de toute la coalition» en Libye et «dans toute la zone», a ajouté Mme Pinotti. «Ce n’est pas une décision liée à une accélération concernant la Libye», où plusieurs pays occidentaux envisagent une intervention armée pour contrer l’avancée de l’EI, a-t-elle observé. «Jusqu’à présent, les drones n’ont pas été utilisés dans des interventions armées et nous n’avons reçu aucune demande en ce sens» et «aucune décision opérationnelle n’a été prise», a ajouté la ministre. Base aérienne américaine depuis la fin des années 1950, Sigonella est également utilisée par l’Otan. Pays européen le plus proche de la Libye et le plus exposé aux flux migratoires et aux risques d’infiltrations terroristes, l’Italie a adopté une approche prudente face à la crise dans ce pays, dont elle est l’ancienne puissance coloniale. Rome se dit prête à prendre la tête d’une intervention militaire en Libye, mais uniquement sous mandat de l’ONU et à la requête d’un gouvernement d’union nationale. Un gouvernement qui tarde à se constituer. Légitimer l’intervention De son côté, la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, a indiqué que l’Europe doit attendre pour intervenir contre le groupe Etat islamique en Libye qu’un gouvernement constitué et légitime leur en fasse la demande. «Défaire» l’EI «efficacement ne peut se faire qu’en passant par un gouvernement libyen légitime et en charge de   sa propre sécurité», a déclaré Mme Mogherini dans un entretien au Journal du dimanche publié le 21 du mois en cours. «En Libye, c’est aux Libyens d’affronter cette menace par eux-mêmes, le peuple est épuisé et il faut mettre fin à ce chaos», a-t-elle ajouté. Et de poursuivre : «Nous soutenons depuis de longs mois les efforts pour la mise en place d’un gouvernement d’accord national. Les prochains jours seront cruciaux, avec le vote du Parlement pour approuver le futur gouvernement. Si on veut les aider, c’est en leur faisant confiance car ils connaissent leur pays mieux que nous. Le choix de demander un éventuel soutien» pour combattre l’EI «leur reviendra». Pour Mme Mogherini, l’Europe «est prête à fournir une aide   technique pour l’aménagement des institutions, notamment les forces de police et de sécurité, le renforcement des municipalités libyennes qui constituent le plus grand réseau d’élus dans le pays, si le futur gouvernement le requiert». Le 13 novembre dernier, les Etats-Unis ont bombardé pour la première fois l’EI en Libye, tuant l’Irakien Abou Nabil, présenté comme le chef du groupe dans le pays. Mais selon Tripoli, cet homme était le chef de l’EI dans la région de Derna. En décembre, le Pentagone a admis qu’un groupe de soldats des forces spéciales américaines, qui s’était rendu en Libye pour «développer les relations», a été expulsé du pays peu après son arrivée.                       

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire