L’Algérie rouvre le dossier du nucléaire, six ans après Chakib Khelil qui avait, alors ministre de l’Energie et des Mines, défendu bec et ongles cette option au détriment des énergies renouvelables. Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, était hier à Alger. Il a été reçu par le ministre de l’Energie, Salah Khebri. Yukiya Amano a parlé de la disponibilité de son agence à assister l’Algérie dans les domaines d’activités nucléaires à des fins pacifiques. Peu avant ses entretiens avec le patron de l’AIEA, M. Khebri, invité du forum de la Radio nationale, n’a pas exclu d’élargir le projet du mix énergétique à l’option nucléaire, précisant qu’une étude est en cours et devrait aboutir, à l’horizon 2030, à une première production électronucléaire. Le vieux projet de Chakib Khelil est ressorti des cartons, alors que l’on commence à peine à reparler des énergies renouvelables. En 2009, l’ancien ministre de l’Energie et des Mines s’était fixé pour ambition de mettre sur pied une centrale nucléaire à l’horizon 2020. Un délai qui vient d’être repoussé à 2030, selon l’actuel ministre de l’Energie qui, lors de son intervention à la Radio nationale, a indiqué qu’un programme de formation est initié en collaboration avec l’AIEA. Dimanche, le ministre russe des Affaires étrangères avait vendu la mèche dans une interview accordée au quotidien L’Expression. Sergueï Lavrov a indiqué qu’en septembre 2014, l’Accord intergouvernemental bilatéral sur la coopération dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire a été signé en Algérie. «Dans le cadre de sa réalisation, la session du comité bilatéral pour la coordination dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire est prévue en Algérie du 1er au 3 mars. Au cours de cette rencontre, il est prévu de discuter les possibilités pour la construction d’une centrale nucléaire de conception russe sur le territoire de la RADP, le développement de l’infrastructure nucléaire de l’Algérie et l’utilisation non énergétique des technologies nucléaires, par exemple, en médecine», a annoncé le chef de la diplomatie russe, à la veille de sa visite en Algérie. Il y aurait tout compte fait un projet d’une centrale nucléaire en négociations avec les Russes, selon les propos de M. Lavrov. La situation est paradoxale, tant il était question jusqu’ici d’élever l’énergie renouvelable au rang de «priorité nationale», tout en s’investissant dans l’amélioration du rendement de l’amont gazier et pétrolier. En témoignent les récentes résolutions du Conseil restreint dédié au secteur de l’énergie. Un paradoxe qui renseigne sur toute la difficulté à construire une vraie politique énergétique.
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