mardi 24 mai 2016

Attribution provisoire aux trois opérateurs

En lançant la 4G, l’Etat parviendra-t-il à mettre le multimédia à la portée du consommateur et d’être le fer de lance du big data en Algérie ? L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a procédé, hier, à l’attribution provisoire des licences de quatrième génération (4G) aux trois opérateurs de téléphonie mobile opérant en Algérie. Il s’agit d’Algérie Télécom mobile (ATM/Mobilis), Optimum Télécom Algérie (OTA/Djezzy) et Watania Télécom Algérie (WTA/Ooredoo). Les trois opérateurs ont été invités à se présenter au siège de l’ARPT le 29 mai aux fins d’exercer, selon l’ordre de priorité que leur donne leur classement, le choix des wilayas d’obligation de leur déploiement de la première jusqu’à la quatrième année. Interrogés par El Watan, Mohamed Habib, PDG de Mobilis par intérim, dont l’entreprise a été classée première, a indiqué que le choix des régions obligatoires portera sur deux wilayas dans le nord du pays et une autre dans le Sud. Il a estimé que son entreprise pourra, dès la première année, dépasser les 25% de couverture d’une wilaya au lieu des 10% prévus, indiquant que Mobilis va proposer «le même prix que celui en vigueur pour la 3G». N°1 sur la 3G (internet mobile), Mobilis va offrir, selon lui, «de meilleurs services grâce à la 4G et aller vers un déploiement massif au cours des prochaines années afin de permettre à la majorité des Algériens de profiter de cette technologie». Le premier responsable de Djezzy promet que son entreprise offrira «la meilleure technologie en matière de 4G qui améliorera davantage les services». Le Pdg d’Ooredoo, opérateur classé troisième, a estimé que son entreprise «vise à être présente dans le plus grand nombre de wilayas dès la première année». Quels sont les impacts de cette attribution ? Il faut dire que cette fois-ci  — contrairement à la 3G où l’Algérie a été l’un des derniers pays à se lancer en 2013 —, notre pays soit parmi les 10 premiers Etats africains à lancer cette technologie, et ce, quelques semaines avant nos voisins. Par ailleurs, les clients devront être dotés de terminaux compatibles, ce qui  va indéniablement relancer le marché des terminaux mobiles (smartphones et tablettes). Cela est précurseur d’une course effrénée de tous les constructeurs pour proposer des téléphones 4G pour toutes les gammes. Ce qui va accentuer le processus d’amélioration de la capacité des terminaux (processeur, disque dur) pour accompagner l’avancée technologique et le déblocage de gros investissements pour le marketing. Sur le marché de la téléphonie mobile actuelle, le prix n’est plus l’élément différenciant. Les opérateurs comptent sur la 4G pour se distinguer sans pour autant que l’abonné le paie au prix fort. En lançant cette technologie, l’Etat parviendra-t-il à mettre le multimédia à portée de main et lui permettre d’être le fer de lance du big data en Algérie ? Car il s’agit au fond d’aller vers cette tendance plutôt que de se limiter à faire des annonces purement politiques. Pour Mohamed Toufik Bessai, président de l’ARPT, «c’est une véritable avancée mais beaucoup de choses restent encore à faire. Le taux de connectivité est passé de 46% fin 2015, à 53% à mars 2016, alors qu’il était de 6% en 2013». L’évolution du marché de l’internet est appréciable avec 21 458 120 abonnés (19 005 739 internet mobile 3G et 1 894 850 ADSL/réseau fixe). La prochaine technologie à introduire : le Wifi Outdoor qui permettra d’accéder au haut débit à l’extérieur, c’est-à-dire dans la rue, les terrasses de café et les universités à partir de n’importe quel outil (PC, téléphone). Dans ce cadre, l’ARPT a consulté les opérateurs et des différents acteurs du marché pour sa généralisation en tenant compte du contexte de déploiement en cours des réseaux 3G et 4G.

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