Les propriétaires du manège et des kiosques du 5 Juillet, à Bab Ezzouar, ont été réveillés, hier matin, par le bruit des rétrochargeurs dépêchés par la wilaya d’Alger, en compagnie d’éléments des services d’ordre, afin de dégager le jardin le plus visité de cette commune. Une action qui a suscité de vives tensions car les propriétaires se sont opposés à l’opération. Joint par téléphone, un responsable de la commune de Bab Ezzouar, qui a souhaité garder l’anonymat, affirme que l’APC a agi sur ordre de la wilaya : «Ce sont de vieux jeux qui ne sont plus de ce temps. Quant aux trois kiosques, ils ont tous été construits illicitement.» Farouk Hocine, 43 ans, propriétaire d’une de ces boutiques, construite il y a 40 ans par son défunt père, assure qu’il «n’a reçu aucun préavis de démolition». «Je suis père de deux enfants et responsable de six frères et sœurs, dont un handicapé. Pourquoi ne m’ont-ils pas prévenu afin que je dégage au moins ma marchandise ? Comment vais-je faire maintenant ? On ne me propose ni remboursement ni un autre endroit pour continuer à gagner mon pain», s’indigne-t-il. «Hogra» est le mot utilisé par Zakaria Chaorfa, trentenaire, qui possède des jeux estimés à 200 000 DA, pour décrire sa colère. «Ce sont des jeux que possède mon père depuis 30 ans. Nous avons toujours gardé ce jardin et fait en sorte que ce soit un lieu de détente pour les familles et les enfants de Bab Ezzouar et des quartiers limitrophes. De plus, le terrain appartient à un particulier et de ce fait, je ne comprend pas pourquoi la wilaya intervient dans cette affaire», s’interroge-t-il. Quant au devenir du jardin, le responsable de la commune de Bab Ezzaour dit «ignorer le projet prévu par la wilaya».
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