Les funérailles, hier matin, au cimetière Père-Lachaise, d’Arezki Idjerouidène, patron du groupe GoFast-Aigle Azur, tout récemment décédé, ont été à l’image de l’homme qu’il était dans la vie privée et dans ses rapports professionnels : sobres, simples et dignes. Autour de son épouse, de ses enfants Meziane, Idir et Issam, de son père qui a fait le déplacement depuis la Kabylie, de sa proche parentèle, une assistance nombreuse d’amis, de personnalités politiques algériennes et franco-algériennes, d’intellectuels, de chefs d’entreprise, de représentants d’associations, d’employés et de cadres dirigeants de ses entreprises ont assisté, dans le recueillement, à la mise en terre de la dépouille du défunt, précédée par la récitation de la Fatiha. Avec des mots aimants et émouvants, Mme Idjerouidène témoigne de l’homme privé, de celui que la maladie a arraché prématurément aux siens. Les trois fils ont pris ensuite la parole pour dire leur fierté et leur chance de l’avoir eu comme père, l’héritage de travail et de labeur qu’il leur a légué, les valeurs de modestie, de générosité, d’écoute de l’autre qu’il leur a inculquées. Meziane, l’aîné, s’adressant à son défunt père lui dit : «Tu es le lien entre nous (les frères) et maman. Mais pas uniquement, le lien avec l’ensemble de la famille, le lien entre les entreprises et bien évidemment entre nos deux pays. Pour toi, tout compte. Toutes tes attentions, même les plus infimes, même invisibles, contribuent à renforcer ces liens. Je ferai tout pour y être sensible et les préserver. J’espère en être digne et continuer tes œuvres…» Et aussi : «Ton caractère, ton acharnement, tes valeurs, ton sens de l’humain et de la justice, ton attention pour tout et pour tout le monde sont certains traits, parmi d’autres, qui te caractérisent et dont je me suis toujours inspiré. Tu es plus qu’un père, tu es mon héros, mon modèle ! Ton exemplarité, tes valeurs ont été tes meilleures transmissions.» Idir, le second fils, évoque «un homme d’exception, mais aussi un père et un grand-père d’exception». Et de souligner que «pour beaucoup, c’est un chef d’entreprise formidable au parcours hors du commun, oui c’est vrai. Mais pour nous tous réunis ici, nous savons qu’il était bien plus que cela, qu’il était animé tous les jours avant tout par un cœur gigantesque, empli de simplicité». Rappelant que son père aimait les citations, il en lit une de Nelson Mandela qu’il admirait : «Ce qui importe le plus n’est pas tant le fait que nous ayons vécu, c’est la différence que nous avons faite dans la vie des autres qui déterminera le sens de la vie que nous avons menée.» A son fils qui, un jour, lui avait demandé pourquoi il aidait des gens qui ne le lui rendaient pas, Arezki Idjerouidène répondit : «Les gens que j’aide c’est pour moi autant que pour eux et c’est grâce à des personnes qui m’ont aidé à mes débuts que j’ai pu construire ce que j’ai construit aujourd’hui.» Issam, le benjamin, qui, contrairement à ses deux frères aînés, n’a jamais travaillé avec son père, n’a connu que le père. «Je ne connais mon père que comme un père. Pourtant, les qualificatifs que j’ai entendus ces derniers temps s’appliquent également à mon père en tant que simple papa, m’ayant élevé dans la simplicité. Quand j’étais petit et qu’il nous préparait un couscous, il était impossible de sortir de table tant qu’il restait un grain de semoule dans l’assiette. Il m’a appris à travailler dur. ‘Ne prends pas de plaisir à crédit’, nous disait-il souvent…» Et d’ajouter : «S’il y a bien une personne qui mérite de reposer en paix, c’est bien toi, papa. Donc où que tu sois j’espère que tu profites enfin de ta retraite tant méritée. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, merci d’avoir été mon père et d’avoir été un bon homme jusqu’au bout.» Arezki Idjerouidène laisse le souvenir d’un homme d’affaires respecté, dont la réussite est le fruit de nombreuses années de labeur.
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