Grine s’en prend, comme à son habitude depuis sa prise de fonction, aux journaux privés qu’il accuse de s’être constitués en lobby défaitiste et antinational : «Je respecte ces journaux, à condition qu’ils respectent l’autorité…» Hamid Grine, ministre de la Communication, continue de prêcher sa «bonne parole» dans les médias. Invité, hier, au forum d’El Moudjahid, il a entonné les mêmes antiennes sur les grands mérites du pouvoir et de son chef, Bouteflika, et les dérapages de la presse privée qu’il accuse d’«insulter l’Etat». Pour Grine, Bouteflika l’a nommé pour «professionnaliser» le métier et au bout de deux années, «les choses avancent très bien». «Il faut être heureux d’être dans l’Algérie du président Bouteflika», lance l’ancien journaliste sportif, en prenant à témoin ses accompagnateurs des médias publics, auxquels il a rappelé les difficiles années de la pensée unique. Evoquant la décision prise par son ministère de faire annuler par voie judiciaire la transaction d’achat des parts du capital du groupe El Khabar, Grine dément toute volonté de politiser l’affaire : «Le seul terrain qui vaille, c’est le terrain du droit. La transaction est-elle ou non conforme à la loi ? Du point de vue du ministre que je suis, je dirai non (…). Nous sommes mus par la passion des lois ; s’il y a une passion que je revendique, c’est celle des lois», indique-t-il sans trop convaincre. Grine considère que l’argument de l’absence d’une autorité de régulation de la presse écrite à laquelle incomberait, aux termes de la loi sur l’information, la mission d’engager une telle action, n’est pas «justifié». Il a annoncé d’ailleurs son intention de proposer un amendement pour supprimer cet organe qui fait «doublon», assure-t-il, au Conseil de l’éthique qui sera «prochainement» installé. Le ministre dément aussi la volonté qu’il a de fermer El Khabar, sans toutefois l’exclure, si la justice prononce une telle décision : «J’ai jugé en mon âme et conscience qu’on doit s’opposer à une transaction qui me paraît illégale. Mais tout le reste est affaire de justice (…). En tant que ministère, on n’a pas de prérogative de fermer ou d’ouvrir. Nous n’avons pas cette intention (...). Si le ministère de la Justice décide de fermer, nous, nous n’avons pas de commentaire ou de réplique à faire. La justice est souveraine.» Lourdes accusations Grine s’en prend, comme à son accoutumée depuis sa prise de fonction, aux journaux privés qu’il accuse de s’être constitués en lobby défaitiste et antinational. «Je respecte ces journaux à condition qu’ils respectent l’autorité (…). C’est vrai que la Constitution consacre la liberté d’expression, mais je pense que celle-ci s’arrête là où commence la liberté d’autrui. Un trio de journaux s’est constitué en lobby. Pour ce trio, il n’y a point de salut hormis l’invective, hormis peut-être le suicide. Tout est noir en Algérie», lâche-t-il sans nommer les organes coupables qu’il accuse de l’avoir ménagé quand il était directeur de la communication à Djezzy. Grine affirme que la presse algérienne jouit d’une liberté d’expression totale. Selon lui, il y a ceux qui «approuvent» cette position et sont «satisfaits» du message du Président aux médias et il y en a d’autres qui parlent de «rétrécissement» des libertés. «Il y a une liberté totale en Algérie. Tenez, il y a même la liberté d’insulter, de diffamer, d’injurier. Ailleurs, des policiers ont convoqué des journalistes, pas chez nous. On doit être heureux d’être journaliste en Algérie. Dès lors qu’on ne risque rien, il y a une impunité totale, sinon celle de la conscience», relève-t-il.
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