La question de la semaine : Pourquoi le festival Algé’rire a été annulé ?

Mauvaise nouvelle pour ceux qui ont envie de rire. Le festival Algé’rire Comedy, prévu du 11 au 14 mai au palais de la culture Moufdi Zakaria, n’aura pas lieu cette année. En effet, mardi dernier à 9h, la décision officielle de l’annulation a été publiée par les organisateurs sur la page facebook de l’événement : «C’est avec beaucoup de regret que nous vous annonçons, pour des raisons indépendantes de notre volonté, l’annulation de l’édition 2016 du festival Algé’rire Comedy.» Selon l’organisateur Tarik Oulhadj, «Algé’rire a été annulé pour des raisons politiques qui nous dépassent. On ne sait pas exactement ce qui s’est passé, on n’a reçu aucun écrit officiel, mais on nous a poussés à décaler ou reporter le festival. Peut-être qu’il y a quelque chose qui les a dérangés ou que la conjoncture actuelle n’est pas adéquate…» Et d’ajouter : «Comme chaque année, l’organisation se passait très bien, tout était prêt, les contrats ont été signés avec les artistes et les sponsors… Un mois avant le lancement, on a commencé à avoir des problèmes sans pouvoir les expliquer. On nous a réquisitionné les lieux et mis sous pression. On ne connaît pas, pour le moment, les dessous de cette histoire, mais on le saura certainement un jour.» Pour Tarik Oulhadj, ce qui s’est passé avec Algé’rire 2016 «est un coup dur pour les organisateurs et surtout pour l’image du pays». Cette annulation a provoqué l’indignation de nombreux fans qui attendaient avec impatience ce rendez-vous devenu incontournable. «C’est scandaleux ! Comment peut-on annuler un tel événement sans aucune raison recevable, sachant que nous avons des lois qui sévissent contre les organisateurs douteux, c’est totalement le contraire des organisateurs d’Algé’rire qui ont prouvé leur crédibilité depuis deux éditions», lance l’activiste culturel Aziz Hamdi. «Une fois de plus, les autorités prouvent que la culture est secondaire chez nous, voire accessoire, ne servant que les intérêts de bureaucrates et de gratte-papier coincés qui n’ont pas d’humour. C’est décevant une fois encore, sachant que ce festival a pris une dimension afro-européenne vu le partenariat solide entre les trois festivals : le Marrakech du rire, le Grenoble du rire et le nôtre. Par cet acte, les responsables de cette annulation interdisent au peuple de rire», conclut Aziz Hamdi.