samedi 21 mai 2016

Vers un laboratoire national de référence

La métrologie ne doit pas être considérée comme un centre de coût ou encore comme un luxe réservé aux grandes entreprises, mais comme un élément de compétitivité, une valeur ajoutée pour l’entreprise.»  Tel est l’appel lancé par  Omar Meddahi, président de l’Association nationale des professionnels des instruments de mesure (Anaprim) à l’ouverture des travaux de la Journée sur la métrologie, organisée jeudi à Alger par cette association. «Avec la métrologie, insiste M. Meddahi, l’entreprise peut réduire ses coûts de production.» Et d’ajouter, s’adressant aux représentants des entreprises conviées à la manifestation : «A chaque décision prise est associé un risque. Et c’est la métrologie qui nous donne la capacité de quantifier ce risque, et c’est en cela que consiste la valeur de la métrologie.» Cette rencontre a vu la participation de plusieurs «utilisateurs» de métrologie, mais aussi de professionnels nationaux et étrangers : balanciers et autres spécialistes du pesage, mais aussi ceux issus du secteur pharmaceutique et agroalimentaire, entre autres. Le directeur général de la compétitivité industrielle au ministère de l’Industrie, Abdelaziz Guend, a annoncé la mise en œuvre du Laboratoire national de référence en métrologie. Ce projet, dont l’assiette est définie à Aïn Allah, à Alger, sera réalisé dans les cinq prochaines années, selon le responsable du ministère de l’Industrie, intervenant à la même occasion. Cette structure sera la référence nationale en matière de métrologie, explique Abdelaziz Guend. Actuellement, une trentaine de laboratoires activent dans le domaine, alors qu’une demi-douzaine seulement sont accrédités. «Nous ambitionnons d’atteindre les 200 laboratoires accrédités d’ici 2019», soutient  M. Guend. La nécessité du laboratoire de référence s’exprime pour la compétitivité industrielle pour la certification et la protection du consommateur, notamment dans les domaines où le moindre écart de mesure pourrait mettre en danger la santé ou entacher la qualité du produit. M. Guend constate que la métrologie est aujourd’hui limitée aux seules missions des autorités publiques et celles liées à la métrologie légale. «Un retard et une faiblesse sont constatés dans la métrologie industrielle», regrette M. Guend, qui rappelle que dans le secteur industriel, la certification et les normes de qualité sont requises pour que le produit local soit éligible à l’exportation. Ce retard est accentué, explique le même conférencier, par l’absence de la chaîne de raccordement et de coordination, d’où la décision de la mise en place d’un Laboratoire national de métrologie. Gabriel Cloitre, expert international en métrologie, a appelé  au développement de la formation de spécialistes de bon niveau dans la métrologie «car on en manque cruellement partout dans le monde». L’Etat doit favoriser la création d’un laboratoire national pour aider à la mise en place de laboratoires régionaux pour, explique le même expert, permettre aux entreprises d’obtenir des réponses fiables à leurs problèmes de mesures et aux éventuels litiges.   

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